Si les boxeurs, les coachs et les officiels sont les principaux artistes des soirées de boxe, il ne faut pas oublier celui qui peut avoir un rôle important pour la réussite d’une soirée : le speaker. Combler les « trous » avec des anecdotes intéressantes est une des forces du brillant Jean-Pierre Cossegal. Si le casque se détache, la « Bible » Cossegal en profite pour nous rappeler que lors de la dernière Olympiade les boxeurs élites n’en avaient pas. Si le scratch du gant se détache et que l’arbitre prononce "stop", il nous annonce le poids des gants. Il est tout simplement époustouflant et fait aimer la boxe. Nous avons également les promoteurs et aussi les clubs organisateurs, en l'occurence les présidents. Gérard Teysseron travail toujours en osmose avec eux.

René Broutta (président du boxing club Boulonnais)

Revenons à la soirée de samedi dernier. Le premier combat professionnel de la soirée opposait le local Tony Dubois (25 ans, 1 victoire, 1 nul et 1 défaite) à Jonathan Cotteret (34 ans, 1 victoire et 3 défaites) dans la catégorie des mi-lourds en quatre reprises de trois minutes. Le duel partait tambour battant et termina de la même manière.  Le match nul fut rendu sous un tonnerre d'applaudissements.

Beau combat de novices

Le promoteur insistait sur la valeur du combat entre le local Joseph Mulena (34 ans, 4 victoires, 1 KO et 3 défaites) et Shamil Ismailov (14 victoires, 12 KO et 2 défaites) en étant certain de ses dires. Le 22 avril dernier, Mulena s'inclina aux points face à ce même adversaire. Daniel Londas (le coach Boulonnais) accepta une revanche qui promettait explosive. Alors que le combat se tenait jusqu'à la septième reprise, le huitième et dernier round partait rapidement.

Daniel Londas, Joseph Mulena et Antoine Montero

Mulena toucha sévèrement Ismailov d'une droite, répéta son geste et le favori s'écroula. Belle revanche et surtout une surprise pour les spécialistes. Le championnat de l'Union européenne entre les français Omar Lamiri et Anthony Buquet s'annonçait comme une belle opposition. Le tenant du titre Omar Lamiri fut touché à l'arcade dés le début du duel et remporta la plupart des rounds en touchant plus souvent son adversaire.

La vitesse de bras de Lamiri a fait la difference

Fidele à lui-même, Anthony Buquet a été courageux

Si le champion de l'EU des poids coq s'en sort sans encombre, il faudra qu'il soit plus efficace et ne pas se servir autant de ses avant bras pour pouvoir prétendre remporter le titre EBU. Est-ce la blessure qui l'a empêché d'être plus sur ses appuis ? Le public appréciait la technique du boxeur de Villeurbanne. Le plus beau combat de la soirée fut sans conteste le championnat de France des poids moyens opposant David Armand (32 ans, 21 victoires, 3 KO, 2 nuls et 5 défaites) à Kamel Abdesselam (31 ans, 16 victoires, 5 KO, 1 nul et 10 défaites).

Un coup d'oeil et une belle vitesse d'execution
 

Nasser Lalaoui (entraîneur d'Abdesselam) avait assurément mis en place une tactique pour battre le champion en titre. "Le toucher sans se faire toucher" était peut-être celle-ci. Il réussissait à la perfection les conseils donnés dans son coin et nous pouvions entendre les "bien", "voilà !", "ne te bat pas"... et Kamel ne changea pas la tactique jusqu'à la fin face à un David Armand sans arme pour renverser la situation.

Un beau champion de France des poids moyens
 

Le combat phare de la soirée opposant pour le titre EBU (vacant)  des poids mouche Vincent Legrand ( 25 ans, 24 victoires, 14 KO) à Valery Yanchy (39 ans, 25 victoires, 2 nuls, 5 défaites) n'était pas un duel attrayant. Valery Yanchy fut blessé dés le premier round et termina comme il le pouvait son combat avec une boxe parfois irrégulière. Vincent Legrand vaut assurément mieux que sa prestation télévisée par les caméras de SFR Sport, mais comme nous disons justement dans le jargon : pour faire un beau combat, il faut-être deux !

Vincent Legrand garda la maitrise de bout en bout

En attendant, Vincent Legrand est le nouveau champion d'Europe des poids mouche.

Par Jérôme Fouache