Le Francilien (22 v, 1 d) a brillamment conquis le titre de l’Union européenne des moyens en battant, par arrêt de l’arbitre (3e), le Polonais Robert Swierzbinski (21 v, 2 n, 8 d), le 4 décembre, au Zénith, à Paris. Le voilà sur la voie royale.









L’homme a fait sa mue. Monté en poids moyens, catégorie où il peut exploiter toute sa puissance sans souffrir le martyr alimentairement, et ayant retrouvé sa boxe offensive et pleine d’allant, lui qui s’était, par le passé, essayé à un style plus en retenue, Anderson Prestot, icône de ces gens du voyage amoureux du noble art, est de retour aux affaires. Songez qu’après avoir été tenu éloigné des rings comme une âme en peine, de 2015 à 2017, pour cause d’épaules endolories, il est devenu, en l’espace de neuf mois, champion de France puis de l’Union européenne. Une renaissance sous la houlette de son entraîneur de presque toujours, Jacky Trompesauce, et de Malik Bouziane qui apporte aussi son précieux concours.









Devant Robert Swierzbinski, le sociétaire du Ring de Massy entamait son travail de sape en donnant son gauche, tantôt en jab, tantôt en direct. Il passait, dès que cela était possible, son bras arrière mais le visiteur du soir, connu dans l’Hexagone pour avoir tenu, au prix d’une héroïque résistance, cinq rounds face à Christian Mbilli, en décembre 2017, à Levallois, était à l’évidence un solide encaisseur que d’âpres débats n’effrayaient nullement.
Prochain objectif, la ceinture EBU
Pour ne pas que son protégé subisse le faux rythme voulu par le Polonais, Jacky Trompesauce lui délivrait les conseils qui s’imposaient : être davantage assis sur les jambes, veiller à cadrer et à ne pas se jeter, désaxer et déclencher le premier. De fait, il fallait bien cela pour surprendre Robert Swierzbinski qui, en dur au mal qu’il est, avait des velléités de prendre ses aises en essayant de casser la boxe du Français. Cependant, sûr de son fait, ce dernier tissait scrupuleusement sa toile et touchait à plusieurs reprises son rival au corps, l’obligeant à baisser pavillon, dans le troisième round, quitte à être compté. Le pugiliste venu de l’Est avait le mérite de repartir au front avant d’être de nouveau laminé, si bien l’arbitre décidait fort opportunément d’arrêter là les frais.









Anderson Prestot pouvait savourer avec pudeur, entouré des siens, cette consécration pré-continentale. Il aspire désormais à disputer un championnat d’Europe, convaincu qu’il a les moyens de se parer de la ceinture EBU. Son coach en est également persuadé dans la mesure où il estime que son élève est devenu, au fil des mois, un athlète complet, sans réel maillon faible dans sa panoplie. Ce qui, à vingt-sept ans, laisse entrevoir des lendemains heureux.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine