Champion de l’Union européenne des poids moyens, le Briochin Anderson Prestot, qui ne pourra hélas pas étrenner son titre par manque de vis-à-vis capables de relever le défi, tentera de conquérir la ceinture, vacante, WBC-Méditerranée, face à l’Ibère José Miguel Fandino, vendredi au centre omnisports (COS) Pierre-de-Coubertin, à Massy.
Le titre

Inférieur à celui de l’UE, le titre WBC-Méditerranée n’en demeure pas moins une étape vers le titre mondial du World Boxing Council (WBC). En effet, cette ceinture régionale permet de rentrer dans le top 40 de cette fédération mondiale, l’une des quatre à diriger le boxing-business.
La préparation

Ladoune - son surnom -, qui appartient à la communauté des gens du voyage, a préparé intensément cette confrontation sous la férule de Jacky Trompesauce, l'entraîneur historique massicois. Le clan Prestot a rencontré à nouveau des difficultés pour trouver des sparring-partners. Anderson est allé croiser les gants à Saint-Maur avec Kevin Lele Sadjo. Le clan Prestot a ensuite été aidé par les frères Patrac qui ont envoyé illico presto l’Agathois Diego Natchoo, celui qui lui a succédé comme roi de France de la division.
Le rival

José Miguel Fandino (34 ans ; 1,77 m ; 13 succès, dont 5 expéditifs, 5 défaites) est un boxeur assez rugueux. Déclaré perdant deux juges à un lors de son dernier combat contre son compatriote Sergio Fernandez, pour le titre de roi d’Espagne de la catégorie, alors qu’il aurait mérité mieux, nul doute qu’il viendra le couteau entre les dents pour venger de ce qu’il considère comme une injustice. Fandino est un gars qui met la pression en avançant sur l’adversaire. Il est un peu difficile à analyser car c’est un boxeur pas très académique.
La défaite

Professionnel depuis le 9 avril 2010, Prestot a subi son unique revers chez les rémunérés à son seizième duel, face à Frank Haroche-Horta, le 31 janvier 2015 à Massy. Ce soir-là, il avait boxé en super-welters, ce qu’il n’aurait jamais dû faire. Face à un rival aussi expérimenté que "F2H" Haroche-Horta, Ladoune s’est arraché le tendon au septième round et n’avait plus de jambes à mi-combat. Après ce duel, Anderson a connu des galères, puisqu’il a dû se faire opérer des deux épaules. D’où quasiment un break forcé de deux ans, de 2015 à 2017.
Le futur

Roi de l’UE - un titre qu’il devrait laisser vacant prochainement - depuis le 4 décembre dernier au Zénith de Paris où il a conquis la couronne vacante par K.-O. technique dans le troisième round face au Polonais Robert Swierzbinski, Anderson Prestot (28 ans ; 1,84 m ; 22 victoires, dont 11 avant la limite, 1 revers) rêve désormais de la grande Europe. Classé numéro 2 par l’European Boxing Union, il deviendra dans peu de temps challenger officiel de Kamil Szeremeta, tenant du titre EBU (toute l’Europe y compris les pays de l’Est) depuis son succès aux points sur le Français Andrew Francillette. Le Polonais doit étrenner son bien contre Mattéo Signani, un championnat d’Europe dont les offres de bourses sont programmées le 4 avril prochain. Numéro un EBU, l’Allemand - qui est né en Équateur et qui vit aux États-Unis - Jack Culcay, champion IBF-International, devrait se diriger vers le titre planétaire de l’International Boxing Fédération. Donc, sauf mauvaise surprise ou blessure vendredi, le championnat d’Europe se fera cette année, si Signani n’affronte pas Szeremeta, où l’an prochain, si l’Italien en vient aux poings avec le Polonais. Promoteur de notre représentant, Gérard Teysseron continuera d’œuvrer sur le dossier sitôt la soirée boxe de demain soir achevée.
Par Olivier Monserrat-Robert