La FMMAF, organe dépendant de la FF Boxe, laquelle a reçu délégation du ministère des Sports pour superviser le développement du MMA dans l’Hexagone, a organisé les premiers championnats de France amateurs seniors, du 7 au 9 janvier, à Évry-Courcouronnes. Un coup d’essai aux allures de coup de maître.

Ces championnats de France ont été l’objet d’une inscription nationale directe. Ce qui signifie qu’il n’y a pas eu de qualification à l’échelon régional en amont. L’événement, qui s’est déroulé sur trois jours, a débuté, dans les catégories les plus denses, au stade des trente-deuxièmes de finale à raison de deux combats quotidiens. Au total, 112 athlètes étaient en lice, soit moins que prévu, un grand nombre de défections étant à déplorer pour cause de Covid-19. La chose s’est particulièrement ressentie chez les féminines où le titre national n’a pu être décerné que dans une seule catégorie faute de combattantes, trois autres n’ayant enregistré qu’une seule fille en lice.
« Un niveau d’ensemble homogène et même souvent bon pour les finalistes »
Pour ce qui est de ces Messieurs, le plateau était de belle facture. « Le fait que tous les participants aient validé, à la rentrée, leur grade vert lors des huit rassemblements régionaux qui avaient été préalablement programmés, ce qui était la condition sine qua non pour être autorisé à concourir, a permis d’avoir un niveau d’ensemble homogène et même souvent bon pour les finalistes. Les combats ont été disputés, ce qui est plutôt une bonne chose », se réjouit Lionel Brézéphin, membre de la Direction technique nationale (DTN) de la FF Boxe et référent MMA.
Si le contenu a été appréciable, le contenant l’a été tout autant. Les championnats, auxquels a assisté le Président de la FF Boxe, Dominique Nato, se sont en effet déroulés simultanément dans quatre octogones installés dans la salle. Le tout sous la houlette de dix-sept officiels, six médecins, trois infirmiers, un médecin réanimateur et un secouriste. L’équipement prototypé (gants, protège-tibias, tenues en lycra), lui, était mis à disposition par la FMMAF. En somme, la machine a été parfaitement huilée et n’a connu aucun couac susceptible de ternir le bilan général. « Je suis particulièrement satisfait du déroulement de ces trois journées et des performances qui les ont jalonnées. Elles ont fait apparaître des talents dont certains seront sélectionnés pour les Mondiaux amateurs qui auront lieu, du 24 au 29 janvier, à Abou Dhabi », explique Serge Pautot, vice-Président de la FF Boxe, en charge du MMA. Le coût de la manifestation a été financé par des subventions du ministère des Sports, de l’Agence nationale du sport (ANS) et de la Région Île-de-France.

« Proposer une montée en charge progressive en matière de gradation »
Sa tenue est en elle-même un aboutissement dans la mesure où, rappelle Lionel Brézéphin, « il ne peut pas y avoir de compétition si, auparavant, on n’a pas formalisé un code sportif et un programme technique pour délivrer les grades, si l’on n’a pas formé les officiels et les entraîneurs etc. C’est pourquoi je dirais que le projet de structuration initié en 2019 a, en quelque sorte, débouché sur le sacre de neuf champion(ne)s de France. »
Fort de cette réussite, l’essor du MMA va se poursuivre. D’ici la fin de l’année, il sera possible de passer les grades bleu, violet et marron. « L’idée est de proposer une montée en charge progressive en matière de gradation, précise Lionel Brézéphin. Viendra ensuite le grade noir, le grade marron étant obligatoire pour ceux qui veulent suivre une formation afin de devenir officiel et encadrant. Il faut bien comprendre que le MMA est une discipline à part entière. Le fait d’être très performant dans une ou plusieurs disciplines comme la boxe, la lutte, le grappling etc. ne vous assure pas de l’être en MMA, lequel est un mélange homogène de diverses spécialités. » En train de conquérir ses lettres de noblesse.
