Petitjean tout en maîtrise

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Le 20 janvier, à Levallois, le Français (20 v, 3 n, 4 d) a reconquis la ceinture de l’Union européenne de super-légers en venant à bout, aux points, à l’unanimité des juges (115-113, 117-111, 116-112), du longiligne Italien Andrea Scarpa (22 v, 4 d). De quoi nourrir de légitimes ambitions.
 
 
On pouvait penser que le Turinois avait le profil pour faire briller le Parisien. Nettement plus grand et donc doté d’une allonge supérieure mais un peu lent, il était le miroir en creux des qualités du Tricolore, rapide, doté d’une belle aisance gestuelle et subtil tacticien. De fait, le visiteur boxait de manière assez stéréotypée, en ligne, et approximative sur le plan technique, délivrant des coups insuffisamment vissés avec le plat de la main. Dans ces conditions, Franck Petitjean réussissait le plus souvent à casser la distance pour rentrer, toucher et sortir. En revanche, il ne travaillait que sur un ou deux coups, sans vraiment mettre en pratique les consignes plus élaborées de son coin. « Le travail au corps va payer ! Continue d’enchaîner avec ton bras avant ! Force le à déclencher et contre le ! Change de rythme sur les appuis et il sera perdu ! Ne le laisse pas s’organiser ! », lui ordonnait, pêle-mêle, son entraîneur, Youssef Barit.
 
 
 
Surtout, le Tricolore avait le tort de manquer quelque peu de vigilance en sortie d’attaque et se faisait cueillir, dans la troisième reprise, par une droite encaissée de plein fouet. Il faisait l’ascenseur mais parvenait néanmoins à récupérer. Heureusement, le Transalpin manquait de puissance et ses jabs du bras avant autant que ses remises n’ébranlaient guère l’ancien champion de France. De son côté, Youssef Barit maintenait ses directives en demandant, de surcroît, à son élève de combiner davantage et de reculer en désaxant, avec un maître mot : « surprendre » son contradicteur.
 
« Acquérir plus de finesse lors des phases défensives »
 
L’intéressé s’y employait et commençait à prendre franchement l’ascendant dans la deuxième partie de la confrontation. De fait, il enchaînait davantage et ses crochets courts de près, à la face, commençaient sérieusement à laminer Andrea Scarpa, à l’évidence émoussé physiquement. Même à mi-distance, il faisait la différence, imposant sa force pour transpercer la garde de plus en plus perméable et statique de son rival azzuri. A son actif, sa capacité à boxer contre-nature, en prenant l’initiative, lui qui n’est jamais plus à l’aise que lorsqu’il peut porter l’estocade en contre-attaque.
 
 
 
Toutefois, avec ses airs dégingandés, le Piémontais se montrait encore dangereux en profitant des sautes de concentration du Francilien qui, à force de ne pas remonter sa main gauche dans le temps, se faisait inutilement toucher. Cependant, sa vista et son pressing constant le portaient vers une victoire incontestable qu’il aimerait voir déboucher sur de nouvelles opportunités et d’abord, sur un championnat d’Europe. Dans cette optique, Youssef Barit sait ce qu’il reste à travailler : « Je suis soulagé. Cela n’a pas été simple car on montait de niveau face à un bel adversaire expérimenté qui a su contrôler certaines parties du combat. L’envie de Franck de se tester et de chercher l’affrontement à parfois pris le dessus sur le plan de bataille qui était prévu. Maintenant, on peut avancer. Il va falloir des combats beaucoup plus rapprochés pour que Franck ait des certitudes, en particulier sur sa capacité à tenir les impacts. Encore un peu de temps sera nécessaire pour qu’il acquière plus de finesse lors des phases défensives car il n’a pas encore les armes pour faire dur contre dur. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photos - Presse Sports

 

 

 

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