Le Français (18 v, 3 n, 4 d) n’a pas tremblé pour s’emparer du titre de l’Union européenne des super-légers, le 21 janvier, à Levallois. Il a en effet battu le besogneux mais teigneux Italien Samuele Esposito (21 v, 4 d) par KO technique (8e).

Même s’il affirmait le contraire, Franck Petitjean avait au moins autant à perdre qu’à gagner à l’heure de monter sur le ring du Palais des Sports Marcel Cerdan avec l’espoir de s’emparer de la couronne de l’UE. Cela ne faisait pas loin d’une petite année qu’il attendait ce grand moment. Mais de blessure de l’Italien en report pour cause de calendrier encombré, il rongeait son frein au fil des préparations en vue d’un grand soir qui ne venait pas. De quoi gamberger et s’octroyer légitimement quelque minutes avant de se décrisper définitivement. Reste que le Français n’a pas raté son entame et a d’emblée pris l’ascendant face au Transalpin, courageux mais qui ne connaît qu’une seule stratégie : avancer en ligne droite en délivrant des crochets plus ou moins larges des deux mains pour faire parler sa puissance. Incapable de boxer en reculant lorsqu’il se fait contrer, sauf à se découvrir, guère enclin à essayer de leurrer son adversaire en faisant mine d’attaquer, il n’avait rien pour surprendre Franck Petitjean qui a eu le mérite de faire parfaitement ce qu’il devait.

En l’occurrence, se montrer vigilant de bout en bout et marquer des points en déployant une boxe mobile et fluide le rendant très difficile à cadrer. En dépit de l’enjeu, l’élève de Youssef Barit n’a nullement failli. Confirmant qu’il a pris une autre dimension depuis deux ans mais aussi qu’il a davantage confiance en lui sans jamais tomber dans la facilité, il a une nouvelle fois fait preuve d’une louable maîtrise tactique pour faire déjouer son adversaire. Car, au fil de rounds, à force de partir à l’abordage et de voir ses coups tantôt bloqués tantôt trouver le vide, l’Azzuri commençait à se désunir et à se fatiguer. Résultat, il se faisait régulièrement toucher sur des enchaînements d’école comme en attestaient ses deux œdèmes en dessous de chaque œil. Mieux, le protégé de Malamine Koné, roi du décalage et de la remise, obligeait l’arbitre à compter par trois fois son rival, la dernière, au huitième round, étant la bonne. Sonné par un gauche-droite fulgurant, laminé à force d’encaisser, Samuele Esposito, visiblement plus en état de repartir, était sagement arrêté tandis que son coin, conscient que l’issue des débats était irrémédiable, jetait la serviette. Porté en triomphe, Franck Petitjean mesurait le chemin accompli, lui qui avait à cœur de prouver à lui-même mais aussi aux esprits qui en doutaient encore qu’il a le potentiel pour nourrir des ambitions continentales.
La maigre consolation de Marvin Petit
Son compère d’entraînement, Marvin Petit (21 v, 1 n, 1 d), a les mêmes. Il devait d’ailleurs lui aussi disputer un championnat de l’Union européenne en légers contre l’Espagnol Jetobe Santana mais ce dernier s’est défaussé au dernier moment…

Résultat : l’Yvelinois a dû se contenter d’un duel houleux et sans enjeu devant le Mexicain Juan Ocura (11 v, 1 n, 9 d) qu’il a vaincu avant la limite (KO technique 7e). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux-là ne partiront pas en vacances ensemble tant ils ont multiplié les provocations l’un envers l’autre. Néanmoins, l’ancien champion de France a su trouver les ressources pour réaliser une prestation aboutie en prenant soin de construire un minimum ses actions et de varier tant ses coups, en particulier ses uppercuts, que les cibles. Et ce, sans trop sombrer dans l’écueil du règlement de comptes… Avec, à la clef, une victoire probante qui faisait office de maigre consolation : « Je savais qu’Ocura est un vieux roublard qui frappe dur. Je suis satisfait de ce que j’ai accompli même si ce n’est pas le combat que je voulais. Mais Santana a eu peur et n’a pas voulu m’affronter… Je suis déçu. Tant pis. Je vais bosser dur pour disputer enfin ce championnat de l’UE, normalement en avril prochain ».
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert