Petit, l'âge de la maturité

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Voilà l’Yvelinois (21 v, 1 n, 1 d) champion de l’Union européenne des légers après sa probante victoire aux points, à l’unanimité des juges (115-113, 118-110, 119-109), aux dépens de l’Espagnol Jerobe Santana (15 v, 1 d), le 18 mai, au Cirque d’Hiver. De quoi nourrir de grandes ambitions.
 
 
Il fallait le voir au Cirque d’Hiver, paré, autour de sa taille, de cette ceinture si convoitée, laisser libre cours à son émotion au micro, raconter qu’il s’en était allé se préparer à la dure dans cette Espagne aride, loin de tout, pire, loin des siens. Mais il était dit que le Francilien, qui s’était affuté physiquement sous la houlette de Bob Sita, ne laisserait pas passer sa chance, lui qui avait dû l’attendre si longtemps, de reports en forfaits d’adversaire. Alors face cet Ibère jusque-là invaincu, il a montré son nouveau visage. Celui d’un pugiliste qui s’est acheté une conduite, qui ne dégoupille plus à la moindre provocation, qui sait se tenir à une ligne directrice technico-tactique sans se désunir. « J’ai essayé de boxer intelligemment car c’est un styliste et un contreur. Il ne fallait surtout pas que je me précipite ni que je m’énerve », expliquait-il, de retour au vestiaire.
 
 
Tanguy Farrugia a apprécié les bonnes résolutions de son protégé : « Même s’il a toujours des défauts, Marvin a fait ce qu’il fallait pour gagner, c’est-à-dire mettre la pression et marquer des points au bon moment en changeant de rythme. Par ailleurs, il n’a pas pris trop de coups car il a été concentré du début à la fin. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus bluffé. Il n’a pas confondu vitesse et précipitation. Je savais qu’il était capable de réaliser une telle performance. Maintenant, il arrive à mieux gérer ses combats et à ne pas prendre des risques inutiles. Il sait quand il perd ou quand il gagne les rounds. Il est plus intelligent sur le ring. »
 
« La seule personne qui est capable de battre Marvin, c’est lui-même »
 
Entre ces deux-là, il y a beaucoup plus que le noble art. Il y a l’amitié et un homme trop tôt disparu, Antoine Farrugia, le père de Tanguy, celui qui a commencé à façonner Marvin entre seize cordes. Lequel leur a dédié ce premier titre international. « Marvin, c’est la famille, explique avec pudeur, Tanguy Farrugia. Ce qui nous unit, c’est une histoire de confiance. On s’entend bien. Humainement, cette victoire est hautement symbolique. Quand nous ne sommes pas d’accord nous en discutons. On avance pas à pas. Je ne dirais pas que cette ceinture est un aboutissement mais une marche que nous avons montée. Et, à titre personnel, c’est, bien sûr, une fierté. » Actuellement sans emploi, le technicien yvelinois aimerait bien que la Marie d’Élancourt lui offre une opportunité professionnelle qui lui permette parallèlement de continuer à entraîner…
 
 
En attendant, il est prévu que Marvin Petit défende sa ceinture d’ici la fin de l’année. Avec, en point de mire, ensuite, un championnat d’Europe contre le vainqueur du duel qui est censé opposer, pour le titre continental, Francesco Patera à Yvan Mendy. Justement, histoire de montrer ses progrès, le Francilien rêve d’une revanche contre le Picard qui l’avait battu à la régulière, en championnat de France, le 14 juin 2013, à Poissy.
 
 
« La seule personne qui est capable de battre Marvin, c’est lui-même, assure Tanguy Farrugia. Nous avons passé beaucoup d’heures à parler. Il a mûri psychologiquement. Il a prouvé qu’il a le niveau européen. Je pense qu’il va passer à l’échelon supérieur. S’il continue comme ça, il sera un très grand champion. Je sais qu’il est capable d’être champion du monde. Je m’attends à ça. Cependant, il y a encore beaucoup de travail à faire. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photos : Denis Boulanger Presse Sports

 

 

 

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