Trouver la subtile et juste mesure entre les impératifs de santé publique, alors que la Covid-19 rode encore, et la nécessaire relance de l’activité : tel est le dilemme auquel est confronté le monde du sport. Dans ce contexte, le CNOSF veut davantage de souplesse. Pas le Gouvernement.
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) espérait bien que le Conseil de défense, qui s’est tenu le 22 septembre, soit synonyme d’étau qui se desserre. Que nenni. Le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal, a en effet confirmé que le pass sanitaire continuerait de s’appliquer selon des modalités identiques à celles qui ont présidé à sa mise en place. Tout allègement ou adaptation locale sont donc, pour l’instant, exclus. C’est « grâce au pass sanitaire que nous avons pu garder ouverts les établissements clos et inciter massivement à la vaccination », a justifié Gabriel Attal.
Une ligne de conduite qui ne comblera pas d’aise le CNOSF ni les fédérations sportives. Pourtant, selon le CNOSF, il y a urgence à lâcher du lest à l’heure où « après des mois de sédentarité accrue, l’accueil du public au sein des clubs sportifs constitue un enjeu de santé publique ». « Pour répondre à ce défi, lancer une dynamique pour faire de notre pays une nation sportive à moins de trois ans des Jeux olympiques et paralympiques en France, en 2024, et favoriser la relance des clubs et la mobilisation des bénévoles », le CNOSF propose, en vain, à ce jour, des pistes afin que le pass sanitaire soit moins entravant. En l’occurrence, :
- la vérification du pass sanitaire d’un licencié lors de son premier accès au club puis un assouplissement des vérifications par la suite ;
- le report de l’obligation d’un pass sanitaire pour les mineurs du 30 septembre au 30 octobre afin de permettre la mise en place du Pass’Sport destiné à faciliter l’inscription des mineurs en club ;
- ne pas imposer le pass sanitaire pour les sports de plein air et de pleine nature ;
- si une appréciation territoriale des situations devait être retenue, l’abandon du pass sanitaire pour accéder aux clubs sportifs dans les zones dont la situation pandémique le permet.

68 % des dirigeants de club « craignent que leur public ne revienne pas »
Ces suggestions, à l’exception de la troisième, bénéficieraient directement aux clubs et aux licenciés de la FF Boxe. Les pouvoirs publics en ont donc décidé autrement. A la solde de ses requêtes, le CNOSF fait valoir plusieurs arguments. Tout d’abord, le poids des chiffres dans la mesure où certaines fédérations pâtissent d’une perte de 25 % de licenciés comparé aux chiffres habituels en cette période de rentrée, les parents n'inscrivant pas leurs enfants lorsqu’ils sont confrontés à des obstacles en tous genres pour les faire vacciner, en particulier dans les Quartiers prioritaires de la ville (QPV). Par ailleurs, rappelle le CNOSF, 70 % des 12-18 ans sont primo-vaccinés, ce qui est une bonne raison de se montrer moins drastique.
Il faut dire que la récente enquête du Conseil social du mouvement sportif (Cosmos) n’incite pas à l’optimisme quand on évoque la reprise. 68 % des dirigeants de club ou d'association « craignent que leur public ne revienne pas », 71 % estimant que « le pass sanitaire en serait la principale raison ». Une opinion, hélas, largement partagée au sein des clubs de boxe.