Chez lui, devant son public de Saint-Nazaire, le champion de France des super-welters a conservé, non sans peine, son titre en dominant, le 16 février, le valeureux Romain Garofalo (14 v, 2 d), battu aux points, à l’unanimité des juges (98-92, 99-91, 98-92).

Dès le premier coup de gong, David Papot marquait imperturbablement son territoire. Très serein, il prenait l’ascendant en se montrant supérieur dans tous les domaines. Plus rapide, plus précis, plus puissant et plus complet techniquement, il déployait sa boxe à sa guise sans jamais être inquiété, esquivant avec le buste ou en effectuant un pas de côté sur les rares attaques du challenger. Lequel se faisait remonter les bretelles par son coach, Frédéric Patrac, lors de la minute de repos : « Tu le laisses prendre confiance ! Il faut lui faire mal ! » Dans le deuxième opus, la donne ne changeait pas, bien au contraire. C’est le fausse garde nazairien qui envoyait par deux fois l’Héraultais sur les talons grâce à des contres magistraux du bras arrière. On crut, l’espace d’un instant, que l’ancien membre de l’équipe de France amateur allait porter l’estocade. Mais son accélération dans l’espoir d’abréger les débats ne produisit pas l’effet escompté.

Et dans le round suivant, un choc de têtes extrêmement violent, provoqué involontairement par Romain Garofalo, changeait quelque peu la donne. En effet, ouvert sans conséquence à l’arrière du crâne, l’Agathois se libérait tandis que le tenant, blessé à l’œil droit, se crispait et se montrait soudainement moins fluide. Le duel gagna alors en dramaturgie mais le champion reprit progressivement ses esprits et les devants. Meilleur boxeur, il alternait les zones de frappe, martelant les flancs puis la tempe de son adversaire qui, de surcroît, cherchait son second souffle dès la mi-combat. En somme, l’un retrouvait sa boxe si académique faite de rotations du buste, de remises et de directs tandis que l’autre, formidable de courage, partait sans cesse à l’abordage, quitte à se désunir et, parfois, à se faire cueillir de plein fouet. C’est que les moyens de défense n’étaient à l’évidence pas la priorité du visiteur. David Papot ne se fit pas prier pour exploiter cette faille en se mettant enfin à donner également son bras avant pour mieux enchaîner.
« Si tout était parfait, je serais champion du monde »
Les deux derniers rounds viraient au mano a mano, le Nazairien étant enclin à répondre au défi lancé par son infatigable contradicteur que rien ne réfrénait et qui continuait à faire le pressing, malheureusement pour lui en se jetant à l’excès. Conscient que le jeu n’en valait nullement la chandelle, Stéphane Cazeaux ordonna à son élève de ne pas « aller à la guerre ». Le tenant eut la lucidité de l’écouter et de ne pas céder aux sirènes de son orgueil pour préserver l’essentiel et conserver son bien.

Avec, au final, une appréciation mitigée sur sa propre prestation, comme il l’admit spontanément devant les caméras de SFR Sport : « Suite au coup de tête, j’ai eu un gros trou de la quatrième à la sixième reprise. Je ne voyais pas grand-chose. J’ai eu un passage à vide mais je suis bien revenu. Romain est vraiment très solide. Il a tout donné et il est très dur à boxer. Je ne suis pas entièrement satisfait mais c’est avec des combats comme celui-là que l’on apprend le métier. J’ai fait le taf même s’il y a encore des détails à régler, en particulier les remises car j’ai encore trop tendance à me servir de mon coup d’œil et à me contenter d’esquiver. Tout n’est pas parfait. Si cela était le cas, je serais champion du monde (sic). » Prochain rendez-vous : un combat sans titre en jeu, le 24 mars, puis une deuxième défense nationale avant de passer à l’échelon continental.
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit photo : LCreation Graphiste pour BoxingMag TV