Oumiha : "En route pour Tokyo !"

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Lors d’une cérémonie organisée en son honneur, le 19 octobre, à Paris, au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le médaillé d’argent aux Jeux de Rio a officialisé sa décision de poursuivre l’aventure en boxe olympique. Il s’en explique.
 
 
« Ça y est, vous avez fait votre choix…
 
- On m’a toujours dit que choisir, c’était forcément renoncer à quelque chose. Ce n’est pas vrai. Choisir, c’est être libre d’avancer comment on peut et comme on veut dans la vie avec un but et une raison de se battre. On me demandait ce que je pouvais espérer de plus en amateurs après avoir été vice-champion olympique et champion du monde à 22 ans. J’ai pesé le pour le contre. Ma décision, c’est d’aller aux Jeux de Tokyo pour y décrocher une médaille. J’ai choisi de construire mon avenir dans ce but. L’or, ce serait le Graal mais d’ici là, il y aura plein d’étapes et de compétitions. Faire le doubler aux championnats du monde serait, par exemple, merveilleux. J’y crois et je vais travailler pour. Je vais me concentrer sur cette olympiade qui me tient à cœur. Tout est mis en place pour que je réussisse et que je ramène une médaille.  A moi de faire le job.
 
- Est-ce le choix de l’olympisme aux dépens de l’argent ?
 
- C’est surtout un choix de carrière. Il est vrai que beaucoup de gens ainsi que des promoteurs m’ont proposé de passer professionnel mais je n’ai jamais été dans cette optique-là. Le temps est aujourd’hui mon allié car j’ai vingt-deux ans. Et, à Tokyo, je n’en aurai que vingt-cinq. Était-ce bon pour moi de passer professionnel maintenant ou était-ce préférable d’acquérir encore de l’expérience grâce à la WSB et à la boxe olympique ? J’ai fait mon choix. Je suis numéro un mondial et j’aimerais bien le rester. Aujourd’hui, je n’ai qu’une chose en tête et quand c’est le cas, je m’y tiens et je fonce. Et puis il y a le fait que ma ville de Toulouse me soutienne en m’octroyant les infrastructures nécessaires pour pouvoir performer. Elle va en effet me mettre à disposition une salle, laquelle devrait ouvrir en mars prochain. Elle s’adressera aussi bien aux compétiteurs qu’aux pratiquants de boxe loisir. Tout a été confirmé. Quand un maire vous dit qu’il croit en vous et vous donne le feu vert, cela motive, sachant que cette année a été très compliquée pour moi avec des hauts et beaucoup de bas. Par ailleurs, un équipementier m’a fait part de son désir de me suivre.
 
« La Fédération a mis en place des choses pour moi »
 
- La Fédération a également pesé dans votre décision…
 
- Oui car elle a mis en place des choses pour moi. J’ai besoin de ce lien avec ma famille or, mes proches et mes amis sont à Toulouse. C’est pour cela que je vais rester à Toulouse où mon entraîneur sera mon cousin Mehdi Oumiha qui s’occupe de moi depuis que je suis tout petit. C’est notamment là où la Fédération et les entraîneurs nationaux m’ont fait confiance. Ils me laissent en effet retourner chez moi en sachant que je m’entraîne à la maison et que quand je viens en stage avec l’équipe de France, je suis opérationnel. Encore une fois, il y aura des étapes à franchir et je n’y arriverai pas seul. Il y aura tout un staff autour de moi, John Dovi, Mariano Gonzalez Cosme, Mohamed Boulakhras ainsi que tous les boxeurs. Ils me sont tous d’un énorme soutien car ils ont placé leur confiance en moi tout comme l’ensemble de la Fédération. Tout a été fait pour que l’on ramène une médaille car c’est un travail d’équipe.
 
 
- Serez-vous capitaine de la franchise WSB des Fighting Roosters ?
 
- Normalement oui ainsi que de l’équipe de France. C’est un honneur. Capitaine, c’est un bien grand mot. Disons que j’ai l’expérience qui fait que j’en serai le leader. Ce sera avec plaisir. Je vais emmener toute une équipe avec moi, une nouvelle génération de boxeurs qui sont au pôle France. La route sera compliquée et semée d’embuches mais on réussira. J’ai hâte que les choses arrivent très vite. Maintenant, en route pour Tokyo !
 
- Vous avez récemment boxé lors du gala Boxitanie organisé par Brahim Asloum, le 12 octobre dernier…
 
- Oui, j’ai discuté avec lui. Par ailleurs, j’ai signé un contrat avec Altice qui va me soutenir jusqu’aux Jeux. C’est merveilleux. Je tiens à les en remercier tout comme l’entreprise Relais Colis qui me soutient dans le cadre du Pacte de performance. J’avais besoin de ces marques de confiance même si j’ai confiance en moi. Penser que des gens vous soutiennent et y mettent les moyens ne peut que vous inciter à gagner.
 
« Cela me tenterait passer professionnel après les Jeux Tokyo »
 
- Vous avez semblé quelque peu exaspéré par les remarques selon lesquelles vos qualités pugilistiques correspondent à la boxe olympique mais pas vraiment à la boxe professionnelle…
 
- Oui car c’est faux. Tout se travaille. A l’heure actuelle, je n’ai peut-être pas la boxe pour devenir boxeur pro mais je peux l’acquérir et cela en m’empêchera pas de faire une carrière professionnelle.
 
 
- Avez-vous envie de passer professionnel après les Jeux Tokyo ?
 
- C’est encore loin mais cela me tenterait. Ce serait une nouvelle aventure et un autre défi or, je suis un homme de défi.
 
- Votre réussite est un exemple…
 
- Je n’aime pas stigmatiser, en particulier les gens des quartiers, mais on peut s’en sortir, que l’on vienne d’un quartier ou d’ailleurs. Le sport est un vecteur de réussite et apporte cette mixité dont on a besoin ».
 
Propos recueillis par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédits photos : Denis Boulanger (Presse Sports)

 

 

 

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