Le 4 décembre, le Toulousain a fait ce qu’il a voulu devant l’Ibère Cristian Alberto Eusse-Vasquez, battu à l’unanimité des juges (30-25, 30-24 20-27) sur le ring du Zénith de Paris. Une répétition générale enchanteresse.

Les mains basses à la Willy Pep, cet illustre champion du monde américain des plumes des années quarante qui mystifiait ses rivaux rien que par ses esquives et son jeu de jambes, Sofiane Oumiha boxait comme à la parade dès le premier coup de gong. Sa vista autant que son art consommé de mettre dans le vent ses adversaires déclenchaient les cris d’admiration du public.









Le champion d’Espagne ne se démontait pas pour autant, attaquant vaille que vaille autant qu’il le pouvait mais aucune de ses offensives n’était en mesure de déborder le champion du monde qui s’offrait le luxe de se laisser acculer dans les cordes ou dans un coin du ring. L’Ibère avait beau être extrêmement volontaire, il ne parvenait guère à trouver la bonne distance, si bien que ses coups arrivaient fréquemment en bout de course ou étaient bloqués. Quand bien même s’évertuait-il à varier les cibles et à ne pas négliger le travail au corps, il était surclassé par les contres du Haut-Garonnais qui le touchait à satiété de plein fouet à la face. La confrontation était à sens unique. Cependant, en dépit de son cavalier seul, le Haut-Garonnais encaissait quelques crochets.
« C’est une belle année pour moi »
Il faut dire que sa posture attentiste était délibérée, comme l’explique son entraîneur Mehdi Oumiha : « L’objectif était de varier en revoyant un peu tous les aspects technico-tactiques. Tout d’abord, toucher sans se faire toucher puis, dans le dernier round, durcir le combat, se poser sur les appuis pour accepter la confrontation et remiser. Et ce, dans l’optique de la WSB car jusque-là, Sofiane s’était surtout focalisé sur le format amateur dans l’optique des championnats de l’Union européenne. »









Reste que les prochaines échéances demeurent floues en raison de la position du Comité international olympique vis-à-vis de l’AIBA. « J’essaye de ne pas me focaliser là-dessus, assure le médaillé d’argent aux Jeux de Rio. C’était une belle année pour moi. En ce moment, tout me réussit et je continue sur ma lancée. » Laquelle est bien partie pour durer.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine