Sofiane Oumiha (1 v) et Mevy Boufoudi (8v) en découdront, ce samedi, à l’AccorHotels Arena de Bercy. Un duel franco-français palpitant entre deux stylistes qui devraient faire honneur au noble art.
L’Occitan n’a pas fait le choix de la facilité en acceptant de recevoir la réplique du Francilien. Il en est tout à fait conscient. « Dans ce milieu, il faut aller de l’avant et c’est ce que j’ai envie de faire, justifie-t-il. J’ai aussi envie de prouver. C’est mon plan de carrière. Je pars du principe que si je veux prétendre aller plus haut, cela passe par là. » A noter qu’en cas de succès, le Sudiste aimerait disputer rapidement une ceinture nationale ou autre. Et, si l’opportunité venait à se présenter lors de sa prochaine sortie, il ne la refuserait pas. « C’est la première fois que je suis dans la peau d’un outsider, répond, en écho, Mevy Boufoudi. Tout cela est nouveau pour moi. Quand le promoteur Jérôme Abiteboul m’a proposé le combat, j’ai évidemment répondu oui. Je prends la chose en me disant que ce n’est que du plaisir. J’ai tout à gagner et je veux vraiment passer une bonne soirée. Je sais que c’est comme ça que je me sentirai bien sur le ring. Les chiffres parlent en sa faveur. Moi, je n’ai, à mon actif, que vingt combats amateurs et huit en pros tandis que lui compte près de cent-trente combats amateurs. C’est lui le favori mais comme l’on dit, un homme averti en vaut deux. Malgré mon manque d’expérience, je sais que j’ai son niveau. À moi de le prouver. »
« Nous avons des styles communs. Raison de plus pour que ce soit un beau match »
Reste que la confrontation ne sera pas une opposition de styles. Le champion du monde amateur en convient : « Mevy est technique et a un coup d’œil. Ce n’est pas un bourrin et loin de moi, l’idée de le négliger. Lui aussi boxe les mains en bas. On va dire que nos boxes sont à la fois assez similaires mais comportent également des différences. Contre lui, ce sera le jeu du chat et de la souris. » « Nous avons des styles communs. Raison de plus pour que ce soit un beau match », renchérit le Val-de-Marnais qui a notamment mis les gants avec Christ Esabe durant sa préparation. Le Toulousain, lui, a croisé le fer avec Bastien Ballesta à l’entraînement. Autre analogie entre les deux hommes : ni l’un ni l’autre n’ont de game plan préétabli et préfèrent, au demeurant, ne pas en avoir, misant avant tout sur leur faculté d’adaptation entre seize cordes.

Et si cette confrontation était, in fine, la plus attendue de la soirée ? « Pour les connaisseurs de la boxe, c’est possible, suggère, en souriant, Sofiane Oumiha. Tant mieux. C’est conforme à la réalité des choses. Nous sommes tous les deux de bons boxeurs. J’espère que les gens ne seront pas déçus. Ce genre de confrontation peut être très attractive comme très ennuyeuse. Nous ne sommes pas des gars qui allons la bagarre et peut-être que cela ne satisfera pas tout le monde. » Les puristes, eux, ont de fortes chances d’en prendre plein les mirettes. « Je comprends que ce duel soit très attendu, acquiesce, Mevy Boufoudi. Cela fait plaisir. C’est très touchant mais je préfère mettre cet aspect de côté. Une chose est sûre, ce combat est un grand kiff, surtout pour moi qui ai un parcours assez atypique et qui ai commencé sérieusement la boxe très tard. » Mais il paraît que la valeur n’attend pas le nombre des années.