Ory tout en maîtrise

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Le 23 mars, devant son public, l’Angevin (11 v, 1 n, 2 d) a conservé sans trembler son titre européen des coqs en dominant aux points, à l’unanimité des juges (116-112, 119-98, 116-112), le rude Ibère Aramis Torres (7 v, 1 n, 2 d).
 
 
Sans pour autant partir sur les chapeaux de roue, le Français s’installait en patron dès le premier round. Aucun effet de manche ni d’esbroufe mais une boxe académique, simple et efficace. Le tenant bloquait et remisait, donnait des directs et, surtout, s’appuyait d’entrée sur son point fort, sa capacité à enchaîner. Sans jamais tomber dans la facilité, il gérait les débats à sa guise, tantôt en campant au centre du ring, tantôt en acceptant sciemment de reculer pour répliquer et désaxer dans la foulée. Le tout en évitant de prendre des risques inconsidérés qui eurent sonné le glas de ses ambitions. En outre, ses changements de garde perturbaient le visiteur, lequel peinait à en découdre à sa distance.
 
 
Néanmoins, ce dernier se montrait suffisamment actif pour ne pas être pris de haut d’autant que sa droite était solide et sa gestuelle loin d’être frustre. Heureusement, les moyens de défense étaient son maillon faible, si bien que Tino s’engouffrait dans la brèche en exploitant sa vitesse d’exécution.
 
Les frissons de Patric Bahamed-Athlan
 
Quand bien même son protégé prenait l’ascendant, en particulier grâce à ses accélérations des deux mains et une plus grande disponibilité technique autorisant davantage de variété et donc d’imprévisibilité, Patric Bahamed-Athlan apportait des correctifs avisés. En l’occurrence, ne pas encaisser de coups inutiles, être plus solide avec le bras avant mais aussi plus précis, prendre l’initiative et être plus méchant en faisant le pressing, histoire de faire douter le challenger.
 
 
Élève modèle, le Tricolore s’y employait à la mi-combat, se révélant par intermittence brillant, comme dans les sixième et septième reprises où, dixit l’intéressé, il donnait « des frissons » à son coach. Plus incisif, il déclenchait le premier, ses combinaisons inspirées lui permettant de marquer les touches les plus nettes et les plus puissantes, celles qui comptent sur les bulletins des juges.
 
« Tu sais faire cinquante mille choses »
 
Le pugiliste des Canaries avaient beau avoir quelques louables réactions d’orgueil en s’efforçant de varier les cibles et d’attaquer pour jouer crânement sa chance dans un style assez académique et sans réellement se désunir, il ne trouvait pas la solution. Il était dominé par plus fort que lui dans tous les domaines. Dans ces conditions, l’issue du duel était cousue de fil blanc : dotée d’une panoplie extrêmement complète, Georges Ory terminait au mieux, s’offrant même le luxe de mieux débuter les rounds alors que jusque-là, il se contentait de mieux les finir que son opposant.
 
 
« Tino, tu es un winner, tu es champion parce que tu sais faire cinquante mille choses », le félicitait Patrick Bahamed-Athlan. Le verdict le confortait dans son appréciation. Tout à sa joie, le champion d’Europe avait l’élégance de remercier ses sparring-partners qui, à l’image de Thomas Barbier, l’ont aidé à demeurer sur le toit du Vieux Continent et à lorgner encore un peu plus vers les sommets planétaires.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photos : Facebook

 

 

 

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