Deux champions de France en titre dans le même ring, c’est le très beau duel qui opposera Maxime Beaussire à Frank Haroche Horta le 30 octobre prochain. Dans un Zenith de Caen qui affichera complet, le boxeur normand tentera de battre l’une des références françaises.
Un duel qui était écrit depuis plusieurs mois, à travers le jeu des provocations sur Twitter : « Frank m’a déjà tendu la perche en mai, raconte le Normand. A l’époque, j’étais challenger poids welters pour la ceinture de champion de France. Avec beaucoup de mal, pour différentes raisons, j’ai réussi à la remporter. Il est revenu à la charge après ce combat. Ma meilleure catégorie, c’est super-welters. C’est un vrai défi, un combat très intéressant. On voulait refaire un Zenith et pour ça, il fallait un adversaire qui tienne la route. C’est réussi parce que Frank est connu pour faire des combats excitants ».
Apprendre sans brûler les étapes
A 24 ans, Maxime Beaussire sait ce qu’il veut et voit déjà loin. En compagnie de son promoteur Gérard Teysseron, il est co-organisateur de la réunion : « même si ça fait parfois beaucoup, ça se gère plutôt bien, explique-t-il. La première fois que j’ai fait le Zenith de Caen, en février 2014 (contre le Géorgien Ramazi Gogichashvili), j’avais été épaulé par les clubs de Saint-Lô et Fleury-sur-Orne. Cette fois-ci, ça se professionnalise davantage. J’ai monté un team petit à petit pour s’occuper des sponsors, des relations presse, du show. J’ai aussi co-créé un club à Caen et le président est très investi dans l’organisation ». Invaincu en 20 combats (19 victoires, 1 nul), Beaussire est un boxeur en devenir et il n’hésite pas à s’inspirer de ce qui se passe à l’étranger pour progresser dans et hors du ring : « quand j’ai voulu passer pro, je me suis dit qu’il fallait prendre les choses en main. J’ai cherché des sponsors. Ça s’est fait au fil du temps. Je suis un opportuniste : quand je rencontre des gens bien, j’essaie de les incorporer à mon team. Je viens de me rapprocher de Salem Hamraoui, un coach fin tacticien et technicien, et j’ai toujours mon préparateur physique et mon nutritionniste ».
Au fur et à mesure, Beaussire apprend et il sait que le chemin est encore long, d’où son refus de ne pas brûler les étapes. Y compris en cas de victoire sur Haroche Horta : « même si je gagne, je défendrai mon titre pour gagner de l’expérience. Le vainqueur aura la possibilité d’avoir une chance européenne, EBU ou Union Européenne, j’en suis sûr. Donc il y a tout à gagner. Mais le plus important pour moi, c’est cette belle ceinture de champion de France. En posséder deux dans deux catégories différentes remportées en deux combats consécutifs, même si ça a déjà été fait, ça reste quand même rare ».
Pour ce grand combat, il a entamé sa préparation cet été aux Etats-Unis : « j’ai rejoint ma compagne dans l’Utah. Elle est cavalière professionnelle et elle a travaillé là-bas pendant un moment. Ensuite, je suis rentré en septembre pour attaquer les mises de gants et toute la partie technique ». Cette fois-ci, il n’a pas fait de détour par la Californie et le training camp d’Abel Sanchez, le coach d’un certain Gennady Golovkin : « je me suis entraîné à Big Bear entre novembre 2014 et mai 2015, avec une coupure de 2 mois entre les deux. J’ai été le premier Français à y arriver. Ensuite, il y a eu Nadjib Mohammedi pour préparer son championnat du monde contre Sergueï Kovalev. Youri Kalenga et Michel Soro sont arrivés via leur promoteur Michael King qui travaille avec Sanchez. Je pense que c’est une coïncidence qu’on se soit tous retrouvés là. Il y a une super belle structure avec tout ce qu’il faut, des logements à côté. C’est attractif, notamment avec l’altitude ». Forcément, l’idée de boxer à l’étranger lui a traversé l’esprit mais il a encore des choses à se prouver : « l’opportunité s’est présentée mais je sais que dans ces cas-là on est amené à boxer des champions. Si je bats Frank Haroche Horta, ça pourrait changer. A l’heure actuelle, je ne me considère pas comme un boxeur international ».
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Par : François Miguel Boudet
Source : Outsider Mag
Crédit images : Denis Boulanger/Presse Sports et JC & Karl Photography