Nordine Oubaali, lamineur de fond

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L’invaincu Nordiste (16 v) a magnifiquement conservé sa ceinture WBC des coqs en dominant par abandon à l’appel de la 7e le valeureux Philippin Arthur Villanueva (30 v, 1 n, 4 d), le 6 juillet, à Astana, au Kazakhstan. Encore une fois, il a été à la hauteur de ses ambitions déclarées en réalisant une performance de haute volée.
 
 
Interrogé, avant de donner une leçon de boxe à son challenger du jour, sur sa volonté d’unifier le titre dans la catégorie et donc sur la perspective soit de défier le vainqueur du duel devant opposer, d’ici la fin de l’année, le Japonais Naoya Inoue, champion IBF et WBA régulier, au Philippin Nonito Donaire, super champion WBA, soit d’en découdre directement avec le Nippon qui a tout de même abrégé seize de ses dix-huit succès, le Français ne s’est pas défilé et a eu ses mots : « Je souhaite affronter le gagnant mais je dois d'abord me concentrer sur la défense de mon titre. Je ne pense pas que les gens me considéreront comme un favori mais ça ne me préoccupe pas parce que le plus important, c'est que je sais que je suis capable de les battre tous les deux. Je suis persuadé d'être le meilleur poids coq. Je suis puissant, je peux m'adapter à n'importe quel style et je suis le plus malin dans cette catégorie. » Des propos qui sont loin d’être du registre de la forfanterie.
 
Une recette qui est invariablement la même
 
Quand on regarde l’intéressé à l’œuvre dans le carré magique, on ne peut en effet qu’acquiescer à la lecture de cet autoportrait certes laudatif mais amplement démontré. Son rival philippin en a fait les frais comme d’autres avant lui. Bien que classé numéro quinze par la WBC, il n’avait pas fait le voyage en victime expiatoire, lui qui avait déjà eu deux chances mondiales dans le passé. Remarquable contreur et doté d’une allonge supérieure, il n’a pourtant rien pu faire face au tenant qui l’a surclassé dans tous les domaines. La recette du Lensois est invariablement la même. Elle consiste à déployer une savante boxe offensive qui mêle opportunément puissance, précision chirurgicale, intensité, changements de rythme et coup d’œil. Après ça, il ne reste plus grand-chose… Ah si, une très appréciable rapidité d’exécution, une condition physique irréprochable qui autorise une gestion avisée de l’espace du ring, sans compter, même si cela ne lui arrive pas souvent chez les professionnels, une réelle capacité à savoir riposter en reculant. Plus qu’un puncheur, le Tricolore est un lamineur qui use et anéantit progressivement ses contradicteurs avant de porter l’estocade finale quand ils sont à bout d’énergie et n’ont plus rien en magasin à forcer d’avoir vendu plus ou moins chèrement leur peau.
 
Les spectateurs français attendent leur tour…
 
Et cela n’a pas raté devant le Sud-Américain. Cuit à l’étouffée, il n’a jamais été en mesure de calmer les ardeurs du champion et de surgir là où il n’aurait pas été attendu. Au contraire, sans cesse contraint d’enclencher la marche arrière, envoyé au tapis dans la sixième reprise pour ne pas avoir su parer un enchaînement uppercut gauche-crochet droit exécuté à la vitesse de l’éclair, il a préféré, sagement, renoncer à l’entame de la suivante et ainsi s’épargner le bien plus cruel sort qui l’attendait.
Le tout sous les yeux pétillants de Bob Arum dont on connaît l’appétence pour les pugilistes qui officient dans les petites catégories. Et si la société de management britannique MTK, qui cornaque le sociétaire du Top Rank de Bagnolet, faisait prochainement affaire avec l’inoxydable promoteur américain ? Cela ferait très probablement des malheureux : les spectateurs français qui n’ont toujours pas vu leur favori défendre son bien sur le sol hexagonal…
 

Par Alexandre Terrini

 

 

 

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