Nordine Oubaali avec panache

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

 

Le Français (12 v) n’en finit pas de briller à chacune de ses sorties. Le 2 juin, au Palais des Sports de la Porte de Versailles, il a conservé sa ceinture WBC silver des coqs et donné, par là même, une leçon au Mexicain Alejandro Hernandez (31 v, 2 n, 13 d), battu par arrêt de l’arbitre (10e).
 
 
 
 
 
 
 
Le plus beau combat de la soirée est assurément à mettre à son actif. D’abord parce qu’il fut le plus équilibré et donc le plus long mais aussi, surtout aurait-on envie d’écrire, parce que son vainqueur a été le pugiliste le plus virtuose et in fine, le plus spectaculaire, quand bien même n’a-t-il pas abrégé les débats aussi prestement que d’autres. Certains ont pourtant cru qu’il y arriverait à ses fins quand, dès le premier opus, sur un bras arrière dédoublé, il expédia l’ancien challenger mondial WBO sur son céans. Mais, on le sait, les Latinos ont la tête dure, le cœur énorme, trois poumons et l’honneur en bandoulière. Suffisant pour que le duel se prolongeât dans un Palais des Sports admiratif du récital livré par le Bagnoletais.
 
 
 
 
 
 
 
D’une puissance rare dans cette catégorie, ne ménageant nullement ses efforts, il a fait étalage de toute sa classe, veillant à alterner les zones de frappe et à enchaîner comme sur cette combinaison d’école uppercut gauche-crochet doit qui envoya Alejandro Hernandez sur les talons dans la troisième. Tout juste pourrait-on, en pinaillant, lui reprocher quelques rares coups dans le vide dus à un cadrage un tantinet approximatif et une défense qui lui a fait inutilement tâter de la droite de son rival lorsque celui-ci se rebiffait. Des broutilles au regard d’une prestation d’ensemble de haut vol. Le Français s’est en effet montré très inspiré dans sa gestion du duel, accélérant quand il le fallait pour délivrer des frappes sèches des deux mains qui lui permettaient de conclure systématiquement les actions à son avantage. Puis, en sortie d’échange, il prenait garde d’effectuer le pas de retrait qu’il fallait pour continuer à préparer ses attaques avec netteté et lucidité. Du grand art. Même les corps-à-corps étaient limpides et tous en sa faveur. Outre sa précision et son efficacité, c’est la capacité du Francilien à ne pas désunir au fil des minutes qui impressionnait.
 
En négociation avancée avec Richard Schaefer
 
Si bien que le Mexicain, fidèle à ses compatriotes et donc solide encaisseur quand bien même fut-il de nouveau compté, arborait de plus en plus les stigmates des coups de boutoir qui le faisaient plier mais pas rompre. La pommette gauche enflée et blessé au cuir chevelu, il était finalement arrêté par l’arbitre alors que son arcade sourcilière venait de céder et promettait de continuer à saigner abondamment.
 
 
 
 
 
 
 
Nordine Oubaali pouvait exploser de joie sous les yeux de Richard Schaefer, le promoteur de Tony Yoka, qui a apprécié la démonstration et avec lequel il est en négociation avancée. « Quand je monte sur un ring, ce n’est pas spécialement pour l’emporter par K.-O. même si gagner avant la limite, c’est la cerise sur le gâteau, s’empressait-il d’expliquer au micro, sur le ring. C’est une manière de renvoyer l’ascendeur à mon entraîneur et au staff qui est avec moi. Mais la boxe, c’est le noble art avec justement comme but de montrer de la belle boxe ». Assurément, le Bagnoletais y est parvenu.
 
 
 
 
 
 
 
 
Son frère et coach, Ali, en convenait : « Nordine a fait le job. Cependant, il cherche encore un peu trop à toucher à la tête. Il faut qu’il travaille un peu plus au corps. Il l’a fait face au Mexicain mais pas assez. Nordine est complet et stratégiquement, il était dedans. Il lui faut encore quelques combats pour être au top et disputer un championnat du monde. Il est bon mais je veux qu’il soit excellent, c’est-à-dire qu’il boxe davantage sur des enchaînements corps-face et non pas sur des coups isolés. Il est au niveau mondial. Néanmoins, pour qu’il surclasse ses adversaires, il y a encore du boulot. En effet, ce qui nous intéresse, c’est, certes, qu’il devienne champion du monde mais qu’il le reste longtemps et qu’il unifie les ceintures. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram