La Française (3 v) a remporté la première victoire avant la limite de sa carrière chez les rémunérées en battant, par arrêt de l’arbitre (3e), la Polonaise Sylwia Maksym (2 v, 6 d), le 22 décembre, à Deauville. Un succès avec la manière qui confirme qu’elle a franchi un palier.
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Dès les premières secondes du duel, on comprit que la championne olympique était en passe de réaliser totalement sa mue, celle qui est censé lui permettre de faire siens l’ensemble des standards de cette boxe professionnelle dans laquelle elle a fait le pari de briller et de viser le titre planétaire. Sur le ring du Casino de Deauville, la Val-de-Marnaise a d’emblée fait étalage de ses nouvelles aptitudes. Plus ancrée sur ses appuis, plus puissante et donc plus efficace, elle était tout de suite à son aise et mettait sa rivale sur le reculoir. Dans son coin, Ali Oubaali ne pouvait qu’apprécier les progrès accomplis par sa protégée et l’incitait à faire mieux encore en décalant davantage pour remiser à satiété, en variant les cibles et en verrouillant bien ses coups. De fait, les directs du bras avant suivis de crochets droits assénés par Estelle Mossely transperçaient la garde de la visiteuse, sans cesse prise de vitesse. Plus en contrôle, ne se jetant pas et travaillant à sa distance, la Francilienne, de loin la plus active, prenait irrémédiablement l’ascendant. Une accélération en toute fin de troisième round eut raison de la vaillance de l’infortunée Sylwia Maksym qui, incapable de répliquer, contraignit l’arbitre à arrêter là les frais.
« J’ai enfin réussi à mettre la puissance que je voulais »
« Je suis encore dans l’apprentissage. C’est ce qui explique je n’ai pas voulu commencer à fond, expliquait, tout sourire, la Tricolore, au micro de la chaîne L’Équipe. J’ai d’abord voulu aborder ce match sans prendre de risque et en évitant les coups. Je ne me suis pas précipitée car en pros, on est plus exposé et les gants sont plus petits. J’ai enfin réussi à mettre la puissance que je voulais mettre. Je suis satisfaite de ce résultat. Finalement, cela prouve que j’appuie mes coups. Je suis contente. Il faut que je m’améliore défensivement et en terme de précision, surtout au corps. J’ai des bonnes bases mais la progression se fait petit à petit. C’est un soulagement parce que je finis bien l’année. » 2019 devrait être l’occasion de passer aux choses encore plus sérieuses avec des combats en dix rounds et des titres en jeu. Prochaine sortie prévue : le 16 mars avec, à la clef, une reprise de l’entraînement mi-janvier.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert