Comme le confirme Anthony Veniant, entraîneur national en charge du collectif senior féminin, les championnats du monde, qui se tiennent du 30 septembre au 14 octobre, à Ulan-Ude, en Russie, seront un élément important dans l’optique de la désignation des filles qui défendront les couleurs de la France au premier Tournoi de qualification olympique (TQO).

Comment avez-vous opéré votre sélection dans l’optique de cette échéance planétaire ?
Nous avons constitué une équipe un peu nouvelle comparée à celle qui avait été alignée lors des derniers championnats d’Europe. En effet, nous avons souhaité maintenir la démarche d’évaluation des membres du collectif avec la mise en place d’une concurrence dans quasiment toutes les catégories. Le but est d’avoir tous les éléments pour arrêter le profil de l’athlète qui sera alignée lors du premier des deux Tournois de qualification olympique (TQO) et de mettre en place rapidement, dès le mois de novembre, une démarche de travail pointue. Cela permettra à chacune de savoir à quoi s’en tenir et évitera de créer une ambiance délétère.
Est-ce qui explique notamment qu’en -60 kg, Maïva Hamadouche n’ait pas été retenue au profit d’Amina Zidani ?
Oui ou que Sofia Nabet ait été convoquée à la place de Mona Mestiaen en -57 kg. Encore une fois, nous sommes dans une démarche assez ouverte qui doit permettre à chacune de montrer ses capacités à performer sur la scène internationale. La règle a été clairement établie dès le départ. Si deux filles y parviennent dans une même catégorie, nous mettrons en place une étape supplémentaire, par exemple, sous la forme de tests-matchs. Il s’agit de mobiliser tout le monde et que les paramètres soient les plus objectifs possibles en confrontant chaque athlète aux exigences des grands championnats. Par ailleurs, nous avons surtout mis l’accent sur les catégories olympiques car cela correspond au cœur de notre projet. Cependant, cela ne nous a pas empêchés de sélectionner Caroline Cruveiller qui a été médaillée lors du dernier Euro en -54 kg, une catégorie qui ne figure pas au programme des JO. Et ce, afin de valoriser son investissement extrêmement constant et de lui donner la possibilité d’emmagasiner davantage d’expérience. En revanche, nous n’avons envoyé personne en -48 kg et en -64 kg parce que le niveau de performance des filles est encore trop irrégulier.
« Ramener au moins une médaille »
Pourquoi Wassila Lkhadiri n’a pas été sélectionnée ?
Parce que les championnats du monde militaires ont lieu juste après ces Mondiaux. Or, Wassila est militaire dans la mesure où elle a signé un contrat avec l’Armée, il y a plus d’un an. A ce titre, elle est donc tenue de participer aux championnats du monde militaires, ce que les autorités militaires nous ont confirmé tardivement, si bien que nous n’avons pas pu nous retourner et aligner, à sa place, en Russie, Johanna Wonyou. Par ailleurs, il a été proposé à Wassila d’enchaîner les deux rendez-vous mais elle n’a pas souhaité le faire dans la mesure où les Mondiaux civils ne sont pas qualificatifs pour les Jeux.
Comment s’annoncent ces championnats du monde ?
Je pense qu’ils vont être très relevés dans la mesure où certaines têtes de série qui étaient absentes lors des derniers championnats d’Europe seront en lice lors de ces Mondiaux. A cela, il convient d’ajouter la concurrence asiatique qui est très forte. Dans ces conditions, le but est de ramener au moins une médaille même si, à mon sens, le groupe a le potentiel pour faire plus. Cependant, vu le contexte et la difficulté inhérente à cette compétition, je mise sur un objectif plus réalisable.
Propos recueillis par Alexandre Terrini