Le Français (40 v, 7 d) s’est incliné par KO (10e) devant le Russe Vladimir Shishkin (8 v), le 13 octobre, à Ekaterinbourg, alors qu’il tentait de reconquérir son titre WBA continental des super-moyens. Un échec synonyme de coup d’arrêt dans sa quête de nouvelle opportunité mondiale.

Doté d’une allonge supérieure, Vladimir Shishkin entamait les hostilités en avançant et en donnant son direct du gauche dans l’espoir de pouvoir enchaîner. Méfiant, l’Azuréen se montrait quant à lui très mobile mais, somme toute, assez passif. Lui aussi misait sur son bras avant pour tenter de casser la distance et imposer un combat de plus près. Mais il n’y parvenait pas vraiment et lorsque les deux hommes se collaient, ils s’accrochaient. Les débats n’étaient guère palpitants mais, dans l’ensemble, c’est le Russe qui, bien en ligne et doté d’une boxe académique, marquait des points grâce à quelques rares séries des deux mains à la face.
Si bien que Nasser Lalaoui demandait au Gardannais de miser sur sa vitesse de bras et sur son crochet gauche mais aussi d’être plus actif en insistant sur la liaison distance - mi-distance. « Il faut travailler en avançant et en désaxant sans reculer ! Sois tout le temps sur lui ! », lui ordonnait le coach aulnaisien. Malheureusement, les longs segments du Russe, lequel n’était pas des plus à l’aise quand il s’agissait de reculer, enrayaient la machine tricolore qui peinait à trouver les bons réglages et la cible. Cependant, après une entame quelque peu timorée, le challenger s’employait enfin à harceler son adversaire, ce qui lui permettait ponctuellement de le toucher, notamment dans le quatrième opus au cours duquel il se montrait nettement plus entreprenant. Un entrain qui, automatiquement, laissait moins de marge de manœuvre à son opposant. Le duel était alors en passe de s’équilibrer tant le Sudiste commençait à surprendre de plus en plus le natif de Stepnoe grâce à sa rapidité gestuelle.
Une fâcheuse tendance à se découvrir
Malheureusement, ces efforts étaient en partie annihilés par une perméabilité défensive hors de propos. L’ancien multiple champion de France était en effet enclin à avoir les mains un peu basses, ce qui lui faisait encaisser des crochets qui passaient derrière les gants. Et, pour corser le tout, un violent choc de têtes dans le cinquième round ouvrait l’arrête nasale du Français. Vaillant, ce dernier ne s’en laissait pas compter et continuait de refaire son retard initial, ses combinaisons empêchant le tenant de s’organiser et le contraignaient à être sur le rouloir. C’est que la boxe du Russe était stéréotypée et donc lisible mais… terriblement efficace.
La fâcheuse tendance du visiteur à se découvrir s’accentuait à compter du huitième opus. Dans le neuvième, Iron Djib allait au tapis sur une droite plongeante alors que, paradoxalement, il se montrait plutôt à son avantage au fil des échanges en tirant le parti de sa plus grande diversité technique et de sa faculté à alterner les zones de frappe. Son rival écopait dans le même temps d’un avertissement pour avoir frappé le Méditerranéen alors qu’il était au sol. Dans la reprise suivante, ce dernier commit par trois fois la même erreur, la dernière étant synonyme de lourd K.-O. pour Nadjib Mohammedi qui, suite à cette défaite, voit son avenir planétaire sérieusement s’obscurcir.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit photos : Denis Boulanger - Presse Sports