Ce vendredi soir en Italie, Mohamed Kani (23 v, 5 d) a perdu son titre EBU Silver des poids super-légers en s'inclinant par décision partagée (113-115, 113-115, 116-115) devant l'Italien Charlemagne Metonyekpon (16 v, 1 d).

Le challenger se portait à l’offensive d’entrée, s’inspirant probablement de son compatriote Pietro Rossetti qui avait détrôné Mohamed Kani de son titre EU des poids welters il y a deux ans dans la capitale de l’Hérault. Le Montpelliérain ne tombait pas dans le piège et il esquivait les frappes avant de répliquer avec son bras arrière.
L’Italien persistait au 2e round, il martelait les flancs du Français avec ses crochets des deux mains, le champion ne desserrait pas sa garde haute sauf pour remiser avec son direct du gauche à la face avant de doubler son crochet droit. Mohamed Kani dominait les débats, sa technique supérieure lui permettait de maitriser un adversaire offensif mais brouillon. Le Français contrait avec une certaine aisance les velléités de son adversaire quand il ne le mettait pas dans le vent par une de ses flamboyantes esquives. Le premier tiers du combat était à l’avantage du tenant du titre, Charlemagne Metonyekpon ne trouvait pas la solution, il était même dominé à mi-distance qui constitue habituellement son terrain de prédilection. Malheureusement pour Mohamed Kani, il était ouvert au front à la fin du 4e round, juste au-dessus de l’arcade gauche, suite à un choc de têtes.
Rien n’était acquis et l’incertitude régnait quant à l’interprétation des juges
Le Français redoublait d’efforts à la reprise suivante en acceptant la confrontation de près, sa blessure saignait et l’arbitre demandait l’avis du médecin. Dès lors, Mohamed Kani semblait moins serein, il prenait des risques et encaissait une droite, la première en six rounds disputés. Les deux boxeurs échangeaient tête contre tête, le Français plaçait un uppercut puis une droite. Le challenger ne faiblissait pas mais ses attaques demeuraient décousues et surtout il était dangereux en se jetant tête en avant, une attitude qui provoquait un certain agacement côté tricolore. Le champion en titre répliquait, ses coups nets, bien que manquant de puissance, semblaient pouvoir le mettre à l’abri d’une déconvenue. Pourtant rien n’était acquis et l’incertitude régnait quant à l’interprétation des juges, le bras avant du boxeur coaché par Mehdi Oumiha n’empêchait pas son adversaire d’avancer et de délivrer ses larges coups des deux mains. Des frappes brouillonnes qui ne mettaient pas en difficulté Mohamed Kani mais qui auront certainement fait pencher la balance au moment du décompte final. A partir du 6é round, le combat s’était équilibré, avec d’un côté la précision et la technique de Mohamed Kani et de l’autre, la fougue désordonnée mais spectaculaire du challenger. Au 11e round, la coupure du Français saignait de plus belle et le médecin était à nouveau sollicité.
Mohamed Kani contenait les dernières attaques adverses et remisait, le verdict était long à tomber. Le Français s’inclinait par la plus petite des marges, la blessure survenue à la fin du 4e round, alors qu’il maitrisait et dominait le combat, constituant probablement un tournant dans ce championnat EBU Silver.