Milan Prat en force

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

Le Tricolore (16 v) s’est paré d’une nouvelle ceinture, le 24 juin, à Massy, en l’occurrence de celle de l’Union européenne des super-welters. Pour cela, il a laminé avant la limite le valeureux Belge Amaury Massenaux (10 v, 1 n, 1 d).

Fidèle à ce qu’il avait laissé entendre lors de la pesée, lui qui avait promis de l’action, le visiteur tentait crânement sa chance en boxant en ligne, oscillant entre distance et mi-distance, cependant sans s’attarder une fois arrivé à bon port pour ne pas se faire cueillir par le frappeur francilien. Histoire de prendre ses marques et de jauger son contradicteur du soir, ce dernier le laissait ostensiblement faire sans pour autant prendre de risque ni être acculé. Mais, au bout de deux minutes, il décrétait que la plaisanterie en était finie et se mettait à répliquer durement au foie. Le Belge faisait mine de ne pas moufter mais on sentait bien que la douleur l’étreignait sourdement. Sans se désunir, le Tricolore persévérait, visant alternativement le flanc droit et le plexus de son rival. Lequel était contraint de baisser la garde pour se protéger avec ses coudes et donc de laisser son visage à découvert. Sans se précipiter, le local resserrait progressivement et savamment l’étau. Dès que l’ouverture se présentait, il assénait des uppercuts destructeurs et des crochets tout aussi ravageurs.

A l’actif du pugiliste d’outre-Quiévrain, une résistance et un entrain remarquables. Loin de se résigner, il repartait gaillardement à l’assaut mais touchait de manière sporadique, contraint qu’il était de reculer quand les coups de boutoir au buste, délivrés par le Drancéen et ponctués par des droites millimétrées à la face, devenaient trop pénibles à encaisser. Sûr, à raison, de sa supériorité, l’ancien champion de France amateur poursuivait consciencieusement son travail de destruction sans se découvrir avec l’intuition fondée que la digue à laquelle il se heurtait finirait tôt ou tard par céder. Il se déchaînait dans la cinquième reprise qui s’apparentait un calvaire pour Amaury Massenaux dont le courage virait à l’héroïsme. Pour autant, dans la suivante, il renaissait quelque peu de ses cendres et touchait même par deux fois Natsuko avec deux cross.

« J’espère pouvoir disputer bientôt un championnat d’Europe »

Mais il n’y avait là rien qui était susceptible d’ébranler le Séquano-Dionysien. Les esprits pointilleux pouvaient seulement regretter que, ponctuellement, il ne renonce pas à boxer en puissance pour privilégier, comme il en est au demeurant capable, la fluidité et une propension accrue à marquer de précieuses touches sans que cela génère systématiquement chez lui une débauche d’énergie. Néanmoins, reconnaissons que le flacon de sa prestation était aussi qualitatif que l’ivresse qu’elle procurait. Plus les minutes s’égrenaient et plus son opposant était malmené de toutes parts jusqu’à un stade où la vaillance n’est plus source d’admiration mais de péril. On s’étonnera que par-delà l’enjeu, son coin n’en ait pas pris la mesure plus tôt et ait attendu le septième round pour jeter l’éponge…

« Cela a été dur, reconnaissait toutefois Milan Prat. J’ai eu face à moi un très bon adversaire. Je tiens à le remercier car il faut être deux pour faire un beau combat. Ai-je trop cherché le coup dur ? Quand on monte sur un ring, c’est pour boxer. Je me suis parfois laissé emporter mais j’ai quand même su construire ma victoire. Cela a payé. Le résultat final est là et c’est ce qui compte. Moi, je rêve toujours du monde mais je vais monter étape par étape. J’espère pouvoir disputer bientôt un championnat d’Europe. »

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram