Mendy comme d'habitude

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Le 28 mars, à Lille, le Maxipontain (43 v, 1 n, 5 d) a repris sa marche en avant en dominant avant la limite (KO 8e) le Belge Hakim Ben Ali (21 v, 7 d) . Cette fois, le titre WBA Intercontinental des légers était en jeu. De quoi espérer grimper dans les classements de cette fédération.
 
 
Yvan Mendy a la foi. Et rien que pour cela, en plus de son talent entre seize cordes, il mérite le respect et l’admiration. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait qu’à trente-trois printemps, il n’a jamais eu la moindre opportunité planétaire, lui qui a pourtant détenu les ceintures WBC International puis Silver mais aussi IBF Intercontinental ; lui qui s’est fait spolier du sceptre continental devant Edis Tatli, en avril 2015, avant de connaître le même sort lors d’une demi-finale mondiale, en Angleterre, face à Luke Campbell que des juges partiaux ont vu l’emporter, en septembre dernier.
 
 
Alors, pour tordre le cou au boxing business, le voilà qui a fait le choix de tenter sa chance en WBA en en briguant la ceinture Intercontinental. Autant dire que contre Hakim Ben Ali, la victoire était obligatoire, si possible avec la manière, c’est-à-dire en abrégeant les débats. Pour ce faire, le Lion, monté sur le ring dans un somptueux peignoir orné d’une crinière, récitait sa partition dès le premier coup de gong de manière infaillible, tel un animal à sang froid. Aucun geste inutile, pas de déperdition d’énergie, des offensives ciselées, une boxe à la fois fluide et maîtrisée sur le bout des gants, bref, du Yvan Mendy pur jus.
 
Un style parfois trop léché
 
En face, le visiteur du soir n’était pourtant ni timoré ni ridicule dans ses initiatives mais il n’avait jamais le loisir de s’organiser et de construire ses actions. L’Isarien, qui ne cessait d’avancer sans se précipiter mais en maintenant un rythme constant, ne lui en laissait guère le temps. Inarrêtable rouleau compresseur, il étouffait le pugiliste d’outre-Quiévrain, compté dans la deuxième reprise après avoir encaissé une lourde droite derrière l’oreille. Néanmoins, ce dernier récupérait sans difficulté et faisait le choix de tourner sans cesse et de miser sur ses esquives rotatives pour endiguer les assauts du Tricolore. Une stratégie judicieuse qui avait le don d’annihiler quelque peu les velléités d’Yvan Mendy que d’aucuns voulaient voir encore un peu plus incisif et dur sur l’homme. Il avait beau avoir un style parfois trop léché et parcimonieux, en particulier dans ses séries, son travail de sape finissait par payer au fil des minutes. En effet, au cinquième round, une nouvelle droite envoyait au tapis Hakim Ben Ali. Bis repetita dans le suivant. Le fauve était bel et bien lâché et martelait en cadence, sous tous les angles, son opposant. Le tout enfin à bonne distance et non pas en déclenchant de trop près comme le lui reprochait avec pertinence son entraîneur, Giovanni Boggia. « Fais-toi violence ! Sois dur avec toi-même ! C’est ta performance ! », renchérissait le coach. Son élève s’exécutait. Un crochet d’école envoyait le Belge sur son séant dans le huitième opus et l’arbitre décidait de stopper là les frais.
 
« Je veux tout le monde. Je suis ambitieux. »
 
Paré d’une énième couronne, le Français avait la lucidité de reconnaître, au micro de RMC Sport, que sa précieuse victoire n’avait pas été aisée : « Malheureusement, je n’ai pas réussi à appliquer la tactique souhaitée par mon coin. Il y a eu un petit déréglage et un problème de timing, si bien que je n’arrivais pas à conclure avec mon crochet du bras avant. Ensuite, j’ai boxé différemment. J’ai essayé de le presser pour qu’il débite plus de coups sur moi dans la mesure où il était dur à avoir de loin. A mon âge, le temps passe super vite. J’ai hâte. Il ne me reste pas beaucoup de saisons. Donc, c’est maintenant ! J’espère défendre rapidement mon titre pour être désigné challenger mondial. Le but est d’être champion du monde, peu importe la fédération car elles se valent toutes. J’aimerais bien affronter Vasyl Lomachenko. Quand on boxe, on a envie de rencontrer les meilleurs. Je veux tout le monde. Je suis ambitieux. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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