Mehdi Bouadla va jubiler

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Après être resté des années en haut de l'affiche, et avoir porté haut les couleurs du CSL Aulnay-sous-Bois, l'électrique mais ô combien sympathique Mehdi "The brave heart" Bouadla revêtira vendredi ses gants et son habit de lumière, une dernière fois.  !
 
 
« Vous avez disputé votre dernier combat le 31 mars 2016, pourquoi ?
 
- Je n’ai pas reboxé depuis cette date car l’on m’a découvert un cancer au rein droit qu’il a fallu opérer.
 
- Comment avez-vous vécu cette période mentalement ?
 
- J’ai pris un sacré coup à l’annonce mais je ne suis pas tombé K.-O. ! J’ai été  soutenu et épaulé par ma famille et mes proches de façon remarquable.
 
- La maladie vous faisait plus peur que la boxe ?
 
- En général, on a plus peur de l’inconnu. La boxe je connais, la maladie il a fallu y faire face et la combattre.
 
 
 Mehdi Azri, Laurent Boucher Corniquet, Nasser Lalaoui et Mehdi Bouadla
 
- Racontez-nous votre guérison ?
 
- Je me suis fait opérer d’une néphrectomie partielle du rein droit et grâce à Dieu, je n’ai pas eu d’autres traitements plus lourds. Le rétablissement s’est fait progressivement mais je ne voulais en aucun cas m’apitoyer sur mon sort et attendre...très vite j’ai recommencé les footings pour me prouver que j’étais toujours capable d’assurer. Inutile de préciser qu’au départ c’était une catastrophe mais à force de détermination, les sensations revenaient bien et l’endurance aussi.
 
- Le 2 novembre à Aulnay, votre club de toujours, vous allez donc jubiler ?
 
- Oui j’espère jubiler avec la victoire vendredi ! Un grand merci à mon club et à la ville d’Aulnay-sous-Bois d’avoir organisé ce gala.
 
- C’était important de boxer une dernière fois pour vos fans ?
 
-   Oui c’était important et comme on dit pour boucler la boucle avec panache.
 
 
- Qu'est-ce que représente le noble art pour vous ?
 
- Le noble art a fait partie de ma vie pendant 20 ans (plus de la moitié de ma vie), autant vous dire qu’il a fallu qu’on s’entende tous les deux pour que ça fonctionne mais avec mon tempérament je ne pouvais pas me marier avec un autre sport que celui-ci. 
 
- Quel a été votre meilleur moment comme boxeur ?
 
- Sans hésitation, mon premier championnat de France, le 28 février 2009. Ce mois-là a été béni pour moi, avec la naissance de ma fille et mon premier titre de champion de France.
 
- Quel a été votre rival le plus coriace ?
 
- Mikkel Kessler.
 
 
Mehdi Bouadla et Nasser Lalaoui
 
- Quels ont été vos combats les plus importants ?
 
- Tous ! Car pour moi la victoire était importante. 
 
- Quelles sont les principales vertus pour être un bon boxeur ?
 
- C’est un cocktail : être travailleur, avoir une bonne technique et surtout un gros mental. 
 
- Pourquoi avez-vous pratiqué la boxe ?
 
- Parce qu’un jour je me suis fait voler mon vélo ! (Il se marre). Tout le monde connaît la référence au grand Muhammad Ali. Non plus sérieusement, mon frère boxait, j’ai été curieux et suis allé à la salle et j’ai accroché immédiatement.
 
 
Halim Chalabi et Mehdi Bouadla
 
- Un boxeur naît ou se fabrique ?
 
- Les deux.
 
- Êtes-vous fier de votre palmarès ? Le consultez-vous souvent ?
 
- Oui je suis fier de mon parcours, j’aurais pu mieux faire, c’était mon destin, mon histoire. A vrai dire je ne le consulte jamais, tout est dans ma tête !
 
- Resterez-vous un spectateur averti de la discipline ?
 
- Evidemment ! Quand on a le virus c’est incurable. D’autant que cette année mon fils a voulu se défaire du judo pour aller sur les pas de son père. C’est un signe ou pas ? (Rires).
 
 
Gennady Golovkin et Mehdi Bouadla
 
- C’est dur de trouver un substitut au noble art ?
 
- Oui c’est dur mais je fais quelques clins d’œil à certains sports.
 
- Quels sont vos futurs projets ?
 
- Dans un premier temps remettre mon costume de super papa pour la troisième fois, Inch Allah (« si Allah le veut »). Et peut-être rejoindre le duo Lalaoui-Chalabi pour filer un petit coup de pouce aux nouvelles recrues ou à la boxe féminine.
 
- C'est quoi le coup parfait ?
 
- Corps-face en crochet.
 
 
- Dans le vestiaire, le jour du combat, quelle était la dernière chose que vous faisiez, avant d’aller au ring ?
 
- J’étais dans ma concentration, seul avec le Tout Puissant. Prier est nécessaire pour moi. 
 
- Qu'est-ce qui vous distinguait des autres boxeurs de votre catégorie ?
 
- J’étais petit, « rentre-dedans » avec un très bon bras avant.
 
- Y a-t-il des boxeurs, passés ou actuels, qui vous influençaient ?
 
- Arturo Gatti.
 
 
Nasser Lalaoui et Mehdi Bouadla
 
- Le mot de la fin ?
 
- J’ai toujours boxé sans regrets et si tout était à refaire, je referais « presque » la même chose. Je tiens à remercier Nasser Lalaoui avec qui l’aventure a commencé, Halim Chalabi, toutes les personnes qui m’ont toujours supporté et tous les sponsors qui m’ont aidé. Enfin, je vais quand même le dire pour ne pas me faire « engueuler », le soutien sans faille de ma famille. (Rires). Dernière petite chose, mon fils fera une petite exhibition avec le fils d’Halim le jour du gala. ».
 
Propos recueillis par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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