Mbemba, humble chez les pros

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Passé professionnel parce que sa nationalité congolaise l’empêche d’être ambitieux chez les amateurs, Mbemba Miesi étrennera son nouveau statut devant son public, au gala de l’AS Mulhouse, samedi soir au Palais des sports.
 
 
« Des carrières à la Mohamed Ali, Mike Tyson, Floyd Mayweather, on en a tous rêvé quand on a commencé la boxe. Mais moi, ce qui paye mon loyer aujourd’hui, c’est mon travail d’opérateur chez Gefco ». La boxe est une école d’humilité et Mbemba Miesi en est un excellent élève. Le Mulhousien de 23 ans, qui disputera son premier combat professionnel samedi soir au gala de l’ASM, son club, n’a pas décidé de quitter le statut amateur parce qu’il rêvait des ambiances survoltées des palaces de Las Vegas. Non, pour lui, il s’agit plus simplement d’une histoire de passeport : « Mbemba aurait pu aller très loin en championnat de France amateurs, explique son coach Samir Meftali. Mais pour disputer le championnat, il faut obligatoirement être de nationalité française. Or, lui est Congolais et il avait besoin de l’autorisation de son père pour changer de nationalité. Ça ne s’est pas fait, ce n’est pas simple, mais je ne peux pas critiquer ça, parce qu’en temps qu’Algérien, j’avais vécu la même chose avec mon père quand j’étais jeune ». « Effectivement, notre tradition veut que l’on demande ce genre de choses à son père, précise le natif de Kinshasa. Mon père est d’accord, d’ailleurs, parce que ce sera plus pratique pour ma vie de tous les jours, pas seulement pour la boxe. Mais il m’a donné sa réponse trop tard pour que je puisse m’engager en championnat ». Aussi, « pour qu’il ait des challenges à sa hauteur », reprend, Samir Meftali, « on l’a convaincu de passer pro. Parce qu’en plus, il a la boxe pour ça ».
 
« Qu’il repose en paix »
 
En élève studieux, Mbemba a écouté ses professeurs, ceux-là même qui lui ont rapidement conseillé de faire de la compétition lorsqu’il s’était inscrit au club, à 15 ou 16 ans. « C’était sur un coup de tête, avec une bande de copains , se rappelle le Mulhousien. On jouait tous au foot à Brunstatt et on a vite vu qu’on ne deviendrait pas des pros dans ce sport. Alors on s’est dit : ‘’Hé les gars, et si on essayait la boxe ?’’ » Il se rappellera toute sa vie de son premier combat de boxe éducative, « contre le jeune Nabil, de Cernay. Le malheureux a été tué d’un coup de couteau il y a quatre ans. Qu’il repose en paix ».
 
« La boxe fait partie de ma vie »
 
Mbemba Miesi le reconnaît, la boxe a forgé le jeune homme qu’il est aujourd’hui : « La boxe fait partie de ma vie. Elle m’a permis de me canaliser quand j’étais jeune, m’a donné de la maturité. Parce que la boxe n’est pas qu’un sport, c’est un art, qui vous oblige à réfléchir sur un ring, à vous adapter en permanence à votre adversaire. La boxe m’a rendu responsable aussi : aujourd’hui, j’ai une femme, je vais être papa d’une petite fille en mai, j’ai des obligations envers ma maman. Tout ça me donne aussi la force de continuer ce sport, de m’entraîner dur avant ou après le travail ». Depuis septembre, il a mis les bouchées doubles pour être prêt pour sa grande première, samedi, contre le Camerounais de Lingolsheim Mouhamadou Kassimou. Un solide client, qui l’avait battu en amateur ces deux dernières années. Et qui a remporté, lui, son premier combat par K.-O. samedi dernier à Saverne. « Même si, en boxe professionnelle, les coups font plus mal, je sais ce qui m’attendra, samedi, devant mon public, dans une salle et face à un boxeur que je connais et que je respecte. Et si Dieu le veut, il me donnera la victoire ». Mbemba Miesi n’en perdra pas son humilité pour autant.
 
Par Jean Deutsch
 
Source : L’Alsace.fr

 

 

 

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