Marlon Brun franchit l’obstacle

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Le 3 mars, devant son public de Blagnac, le Haut-Garonnais (15 v, 1 d) s’est emparé de la ceinture nationale vacante des mi-lourds en dominant le valeureux Cyrille Joly (12 v, 2 n, 14 d), aux points, à l’unanimité des juges (99-91, 100-90 98-92).

Il s’agissait d’une belle entre les deux hommes, Cyrille Joly ayant remporté la première confrontation, en 2018, et Marlon Brun la revanche, un an plus tard. Sauf que, là, le sceptre hexagonal était en jeu. Un scénario que connaissait Cyrille Joly pour avoir déjà eu une telle opportunité qu’il n’avait pas concrétisée contre Daniel Blenda Dos Santos, en juillet dernier.

A domicile, Marlon Brun s’efforçait de prendre immédiatement les débats à son compte, ce qui dispensait les protagonistes du traditionnel round d’observation. C’est lui qui avançait avec la volonté de placer sa gauche plongeante. Il se montrait certes entreprenant mais avait une fâcheuse tendance à déclencher de trop loin, ce qui lui faisait perdre en efficacité à l’impact, d’autant qu’une fois arrivé à mi-distance, il ne parvenait pas à enchaîner avec son crochet droit qui était le plus souvent bloqué par son adversaire. Lequel plaçait des uppercuts tranchants.

Un refus partagé de construire les actions pour n’imposer qu’un bras de fer

Hélas, les débats étaient extrêmement hachés, chaque duelliste prenant soin d’accrocher l’autre à tour de rôle. Le cocktail des irrégularités était, du reste, d’une remarquable variété : torsion de bras, choc de têtes, pression sur la nuque, ceinturage etc. Ce refus partagé de construire les actions pour ne vouloir qu’imposer un bras de fer dégradait la qualité du spectacle. Une configuration qui, cependant, convenait somme toute assez bien au visiteur, davantage enclin à contrer et à remiser.

Le fausse-garde Blagnacais poursuivait son pressing mais rarement dans le bon timing. A l’entame du sixième round, il se décidait enfin à moins coller son rival en effectuant un ou deux pas de retrait après l’avoir touché et en agrémentant parfois le tout d’une esquive rotative. Et ce, afin de repartir à l’offensive en bon ordre. Ses initiatives gagnaient immédiatement en fluidité et en précision. Néanmoins, l’élève de Mohamed Bennama avait toutes les peines du monde à s’en tenir à cette stratégie et retombait par intermittence dans ses travers en enchaînant les ruades insuffisamment maîtrisées.

Ce dont ne profitait guère son contradicteur, lui aussi très brouillon et dans l’incapacité de combiner. De surcroît, il se révélait moins productif et avait une trop grande propension à reculer et à tourner à mesure que l’Occitan tirait logiquement tout le parti d’un débit plus conséquent et d’une plus vitesse d’exécution quelque peu supérieure. Dans ces conditions, les touches les plus nettes étaient, dans leur majorité, à mettre à son actif dans le dernier tiers du combat. Suffisant pour l’emporter tout en étant sans doute conscient que l’enjeu l’avait trop crispé. A l’image de Cyrille Joly, au demeurant.

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