La Francilienne (-60 kg) a remporté, aux dépens de la solide Croate Marija Malenica, la seule victoire tricolore de la journée. Elle n’est plus qu’à un succès du Japon. Contrat rempli.
Pas du genre à gamberger ni à être submergée par l’enjeu, la Française, fidèle à son habitude, enclenchait la marche avant dès le coup de gong libérateur et actionnait la boîte à coups. Ses séries des deux mains avaient autant pour cibles le visage que les flancs de sa rivale qui s’efforçait de tenir le rythme et qui… y parvenait quelque peu à la surprise générale. Loin d’être surclassée et asphyxiée par cette montée en cadence et ce mano a mano échevelé, la Croate montrait qu’elle avait du répondant. En résultait, pour l’essentiel, une confrontation aux allure de bras de fer à mi-distance, parfois casque contre casque.
Sauf qu’à ce jeu-là, Maïva Hamadouche, qui a quelque peu peiné à retrouver ses marques dans l’opus initial, est ce qu’il ce qui se fait de mieux au monde ou presque. C’était en effet elle qui marquait les touches les plus puissantes et les plus nettes quand les tentatives de son opposante étaient davantage bloquées ou accompagnées. Surtout, plus les minutes passaient et plus la Tricolore accélérait pour prendre l’avantage au terme d’un plan de bataille qu’elle maîtrise sur le bout des gants. Dans ces conditions, le pointage en sa faveur n’avait rien d’écrasant mais était amplement mérité.
« On ne peut pas tout survoler en claquant des doigts »
« C’était mon premier combat amateur de l’année, rappelait-elle pour expliquer sa performance au demeurant des plus méritoires. Il m’a manqué le rythme de la boxe olympique. Là, j’ai remis le pied à l’étrier. Cela n’a pas été facile. Ce TQO a commencé très fort. Il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires. Certains affirmaient qu’elle ne me rentrerait pas dedans. Or, moi, je savais que ce serait le cas parce que l’objectif, ce sont les Jeux olympiques et que quelles que soient ses armes, dans ces cas-là, on ne refuse pas la guerre. Elle ne m’a pas fait de cadeaux et moi non plus. J’ai l’expérience de la dureté des combats. Je ne suis pas surprise d’avoir perdu le premier round. Cela m’arrive aussi en pros et cela m’arrivera peut-être encore lors de cette compétition. Marija Malenica a pris sa chance mais j’ai mieux fini qu’elle et je lui ai tenu la dragée haute. C’est la difficulté du sport : on ne peut pas tout gagner ni tout survoler en claquant des doigts. C’est maintenant qu’il faut montrer des choses, qu’il faut montrer son talent et aller chercher ce billet pour le Japon. Je vais tout donner pour me qualifier. » Qui en doutait ?
