Le Normand a été, comme à son habitude, convaincant en huitième de finale des Mondiaux seniors masculins qui se déroulent à Tachkent. Tout comme Makan Traoré en seizième de finale.
« Lounes Hamraoui devra sortir le grand jeu »
Lounès Hamraoui (-63,5 kg) a mis pas loin d’un round avant de prendre véritablement l’ascendant sur l’Algérien Ait Jugurtha, un rival qu’il connaissait bien pour avoir mis les gants avec lui, il y a peu, lors d’un stage en Serbie. Au point de perdre la première la reprise. Sentant le vent du boulet, il a ensuite appliqué à la lettre le plan de bataille prévu, à savoir, avancer et faire montre d’agressivité. Une fois son retard comblé, il a savamment alterné les contre-attaques et le pressing durant les trois dernières minutes. A la clef, une prestation d’excellente facture qui rend d’autant plus palpitante et très attendue la confrontation en quart de finale contre l’Ouzbek Ruslan Abdullaev, lequel en découd en étant toujours en impulsion-répulsion, ce qui explique qu’il soit difficile à maîtriser. La médaille sera bien sûr en jeu. « C’est jouable à condition de sortir le grand jeu, assure Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Les Ouzbeks sont récemment venus au Creps de Nancy, ce qui nous a permis de les étudier. »

« Makan Traoré a pris conscience qu’il n’a rien à envier à personne »
Makan Traoré (-71 kg) n’a pas dépareillé contre le Turque Tugrul Erdemir qu’il a dominé sans discussion. « Il a assimilé les attendus du haut niveau, résume Malik Bouziane. Lors d’un récent sage à Cuba face à des boxeurs de qualité, il a pris conscience qu’il n’a rien à envier à personne. » Résultat : « Il est monté déterminé sur le ring et a été capable de boxer contre-nature. En effet, alors qu’à la base, c’est un contre-attaquant, il avancé car le Turc ne sait pas reculer comme la plupart des gauchers au demeurant. Par ailleurs, Makan a soigné les préparations d’attaque et donné l’impression qu’il était toujours actif. En somme, même s’il a un peu pêché physiquement dans le troisième round, il a été serein et a eu une certaine emprise psychologique sur son adversaire. » Une performance que le Charentais serait avisé de reproduire au tour suivant à l’heure de défier le Japonais Sewonrets Okazawa, champion du monde sortant des -67 kg. « Maintenant que Makan est lancé, personne ne peut plus l’arrêter », sourit l’entraîneur national, convaincu que devant le Nippon, son protégé « fera son match sans complexe, en travaillant sur des séries courtes car Sewonrets Okazawa est beaucoup dans le bluff ».