Ces années 80 ont été marquées par une floraison de grands champions sur le plan national mais celles aussi où la Picardie a abrité, à plusieurs reprises, des grands combats. Ainsi, par exemple, attardons nous aujourd’hui sur celui du 20 octobre 1990 disputé à Laon et comptant pour le championnat d’Europe des super-plume. Ce combat opposait l’Italien Salvatore CURCETTI au Rémois Daniel LONDAS.
Véritable artiste du ring, LONDAS longtemps le joyau de l’équipe de France amateurs, avait décidé, un peu sur le tard, à franchir le Rubicon. Il était devenu professionnel à 26 ans, un âge relativement avancé juste après les Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Bien dirigé par Gaëtan MICALEFF qui sera plus tard le professeur de Cyrille THOMAS, Daniel LONDAS tenait à Laon à battre ce maçon italien qui, lors d’une première confrontation, l’avait à la surprise générale, battu en moins d’un round. Depuis trois ans, LONDAS préparait en effet ce combat revanche et il était animé d’une grande rage de vaincre. Une rage d’autant plus exacerbée qu’il devait boxer à Laon, lui originaire de Reims. Il est vrai que le premier choc entre LONDAS et CURCETTI avait eu lieu à Reims le 16 mai 1987 et que les organisateurs champenois n’avaient peut-être pas goûté le fait que leur protégé se fasse battre en trois minutes seulement, après avoir été expédié trois fois au tapis. Bref, LONDAS tenait à sa revanche. Il l’eue et de façon magistrale par ko au 6e round. CURCETTI était redescendu de son piédestal. D’où la satisfaction de Daniel LONDAS que notre confrère Jean-Pierre PRAULT du journal l’Union appela « La libellule des rings ».
« J’ai dit que CURCETTI avait été le boxeur le plus médiocre que j’ai rencontré. Mais finalement, il n’était pas si mauvais. Aujourd’hui, j’ai effacé une défaite malhonnête. Pour moi, c’est comme si j’étais champion du monde. Maintenant, je n’aimerais pas avoir une barbe blanche pour arrêter mais j’aimerais faire un championnat du monde ». Au-delà de cette victoire de Daniel LONDAS, cette soirée de Laon avait été également marquée par une victoire de Laurent BOUDOUANI, future vedette dans la catégorie des super- welters. Laon capitale de la haute Picardie rivalisait alors avec les grandes villes françaises dans l’organisation de réunions pugilistiques. Le complexe Marcel- Levindrey avait fait le plein pour ce gala de haut de gamme. Le plus heureux était alors le maire de Laon Jean-Claude LAMANT qui avait su faire confiance au Boxing Club Laonnois emmené par son président Henri DEMARET. Au fait, ce gala était retransmis en direct par TF1 avec un certain René JACQUOT en tant que consultant. La boxe était encore un sport ayant droit de cité dans les télés.
Lionel HERBET