Loïc Tajan, victime de lui-même

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Le 25 novembre, à Nantes, le Français (7 v, 2 d) a connu une cruelle désillusion en s’inclinant par arrêt de l’arbitre (3e) devant le Mexicain Rosendo Hugo Guarneros (20 v, 2 n, 5 d) alors que le titre IBA intercontinental des coqs était en jeu. Il s’est battu tout seul.

Les deux protagonistes faisaient chacun leur entrée sur une mise en scène atypique. En fond sonore, Ennio Morricone et une musique de western pour le Latino ; la bande sonore du film Joker pour Loïc Tajan et un show digne du roi de la nuit qu’il est.

Une fois dans le carré magique, ce dernier est resté fidèle à lui-même, mû par l’unique désir de faire le spectacle. Problème pour lui, le Mexicain, à l’image de ses compatriotes, n’était pas du genre à se défiler ni à se laisser impressionner. Ses qualités d’encaisseur lui permettaient, au demeurant, de ne pas reculer, quitte, parfois, à tâter du crochet gauche du Loirétain.

Lequel attaquait gaillardement la fleur au fusil, sans nullement songer à se protéger. Sa garde était à la fois trop basse et ouverte de manière béante. Pas vraiment la chose idoine devant un Chicano à qui on ne la fait pas. Au bout de deux minutes, le visiteur ne laissait pas passer l’occasion et envoyait le Tricolore sur son séant d’une droite pleine face.

Un bref instant, on crut que l’avertissement servirait de leçon au Mandeurais. Que nenni, nullement échaudé, il persistait, par excès de confiance, dans sa stratégie de kamikaze et en décousait en négligeant ostensiblement les moyens de défense. Il recherchait quasi exclusivement le coup dur en ne misant que sur son punch. Pour cela, il partait à l’abordage, de surcroît en se jetant et, pire, en déclenchant très rarement à la bonne distance. Un défaut de cadrage qui lui faisait trop souvent frapper dans le vide.

« J’ai fait n’importe quoi »

Si bien que dans le deuxième round, le Français allait de nouveau au tapis sur un gauche-droite d’école. Il en souriait mais, au fond de lui, il n’était probablement pas dupe. Son coin l’enjoignait de se ressaisir. « Lève tes mains ! Tu prends trop de coups ! Ne cherche pas à le descendre ! Boxe le ! », lui ordonnait ses entraîneurs à la minute de repos. En vain car tant par orgueil que par entêtement, leur protégé se refusait obstinément à construire ses actions et à effectuer un véritable travail de feinte. Dans le troisième opus, Rosendo Hugo Guarneros trouvait une énième fois l’ouverture et mitraillait littéralement le local à la face, lequel s’affalait dans les cordes. L’arbitre ne tergiversait pas et stoppait là les frais.

Loïc Tajan s’efforçait de faire bonne figure à l’heure de l’officialisation du verdict. Puis, au micro de RMC Sport, il confessait ses torts tout en laissant entendre qu’il n’était pas certain de poursuivre sa carrière entre seize cordes : « J’ai fait n’importe quoi. Peut-être parce que j’étais dans l’euphorie et parce que j’avais trop envie de bien faire et de faire plaisir aux gens. Ce soir, j’ai appris qu’il y a des priorités. Je suis très déçu. » Il n’est pas le seul.

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