Loïc Tajan du pareil au même

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Le boxeur de Villemandeur  (7 v, 1 d) a fait sensation en battant, par KO (2e), Élie Konki (12 v, 1 d), le 4 juin, Nantes. Plus que le titre IBA intercontinental des coqs, c’est une question d’honneur entre deux hommes, lesquels ne s’apprécient guère, qui était en jeu.

« C’est une immense fierté d’envoyer Monsieur Konki en l’air, sourit le vainqueur de ce duel au sommet, pas vraiment enclin à bouder son plaisir. C’est ce que j’espérais comme à chaque fois que je monte sur le ring. C’est un peu ma marque de fabrique. En l’ayant fait devant Élie Konki, je pense avoir réalisé quelque chose de grand. La stratégie, c’était qu’il n’y en avait pas car les plans échouent souvent. Moi, j’y vais au talent et je m’adapte. Au lieu de déployer sa boxe aérienne et de me garder à distance, Élie Konki a voulu aller au corps à corps et cela a été tout à mon avantage. Et puis il avait énormément de pression et cela l’a perturbé et ébranlé dans sa tête. J’ai senti que les deux ou trois premiers crochets gauches que je lui ai mis au moment il baissait sa main droite faisaient mouche. Je me suis alors dit qu’il ne finirait pas.  » Mais la force de frappe du Montargois n’est, de son propre aveu, pas sa seule arme : « Je sais que j’ai le punch. Je commence à le comprendre, maintenant. Mais je pense qu’être détaché, c’est ce qui fait ma réussite. »

« Prendre mon pied sans me prendre la tête »

L’homme de se cache derrière aucun paravent et ne joue pas les saints quand il s’agit de parler de lui. Fêtard et bon vivant revendiqué, il n’entend pas mettre le holà. Pas plus que quand il claironne que le noble art n’est qu’un passe-temps, nullement une obsession qui justifierait une vie monastique et spartiate. Et son probant succès en Loire-Atlantique ne lui fera pas changer son fusil d’épaule en le rendant plus assidu et ne l’incitera nullement à entrer dans les ordres pugilistiques. « Non, cela ne m’intéresse pas de faire des préparations etc., martèle-t-il. Cela ne me correspond pas, ce n’est pas mon truc. Moi, j’aime bien la boxe. j’ai trente-et-un ans , je n’ai pas envie de prendre du ventre. Je m’entretiens et je fais attention à ma ligne mais de là à en faire plus, non. Je fais des petits footing, un peu de sac et du sparring de temps en temps et cela me va. Et, pour l’instant, ça fonctionne. Je ne me surprends pas particulièrement. Je ne réfléchis pas à ça. Pour moi, c’est naturel. Les choses se font comme ça et c’est bien »

Certes mais est-ce que plus d’efforts en amont permettraient à l’élève de Jean-Michel Vincent de progresser davantage et de se hisser plus haut vers les sommets ? « Peut-être, admet-t-il mais aujourd’hui, je veux que la boxe reste un loisir. Demain, ce sera peut-être différent. Là, je vois que quelques portes se sont entrouvertes mais moi, je souhaite juste, dans un premier temps, prendre mon pied sans me prendre la tête, comme je le fais jusqu’à présent. » L’intéressé n’a pas tardé à joindre le geste à la parole dès sa victoire acquise. « J’étais en boîte toute la nuit et je suis rentré à huit heures du matin, rigole-t-il. Et le soir, j’étais chez des amis prendre l’apéro.»

Celui qui occupe un poste de responsable chez Brico Dépôt sait où est sa priorité : « Mon boulot, c’est mon gagne-pain, ce qui me permet de payer les factures tandis que la boxe, cela ne dure qu’un temps et tout peut s’arrêter du jour au lendemain. »

« Je vais tâcher de garder la tête sur les épaules »

Pour autant, le Loirétain n’ignore pas qu’avec sa belle gueule, son charisme et son style spectaculaire, il a remporté un autre bataille, celle de l’image et l’opinion : « Je vois bien qu’il y beaucoup de choses qui ont changé. Avec les réseaux sociaux, cela aide. Je l’ai ressenti dès le soir du combat, quand j’ai récupéré mon téléphone. Il ne s’est pas arrêté de sonner. C’est incroyable. Je vais pendre le temps de répondre à tout le monde car c’est très important. Je vais tâcher de rester humble et de garder la tête sur les épaules car c’est aussi ma marque de fabrique. Les gens aiment voir ce genre de personnage. J’ai gagné le cœur de nombreuses personnes. Pour moi, cela vaut mille fois une ceinture. Elles m’ont connu quand j’ai affronté Konki, il y a trois ans. Et je n’ai juste fait que confirmer la chose. Elles ont découvert le vrai Loïc, sans filtre. Elles aiment ça parce que je suis vrai. »

A la question de savoir ce à quoi il aspire désormais Loïc, Tajan refuse de tirer le moindre plan sur la comète : « Là, c’est l’été. J’ai demandé que l’on me laisse tranquille car je veux profiter. On me rappellera en septembre et l’on verra ce qu’il se passera. Il y aura peut-être la ceinture mondiale IBA à prendre. Je saisirai les opportunités. Moi, je suis un opportuniste. » Avisé. 

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