Le 30 mars, Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France, et Patrick Karam, vice-Président chargé des Sports, des Loisirs, de la Jeunesse, de la Citoyenneté et de la Vie associative ont présenté le plan de relance à grande échelle qu’ils entendent décliner rapidement pour juguler les effets délétères de la crise épidémique actuelle. Pour cela, le Comité d’Île-de-France (Cif) de boxe est, comme les autres, mis à contribution.
« La Région Île-de-France a été et restera à vos côtés jusqu’au bout de cette crise sanitaire. Aujourd’hui, nous devons aller de l’avant et penser à l’après, c’est-à-dire au plan de relance du mouvement sportif », a expliqué, en préambule, Valérie Pécresse. A la clef, « un véritable plan de sauvetage du mouvement sportif et particulièrement de sauvegarde des clubs » qui sera décliné selon « une méthode de coconstruction avec les acteurs et en totale concertation » avec eux. Le principe d’action sera le suivant, a détaillé Valérie Pécresse : « Nous allons proposer une palette de solutions qui seront activées à la carte, en fonction de l’audit que chacun fera de la situation de ses clubs et des moyens qu’il pense légitimes de consacrer à chaque type de structures. »
« Pas de pertes de recettes sur le volet subventions de la Région »
Au total, ce seront pas moins de 20 millions d’euros que la Région va débloquer en faveur des clubs de boxe et autres au titre de l’exercice 2021/2022. Une partie de cette manne sera affectée à un effet immédiat, en l’occurrence, au versement intégral de toutes les subventions et autres aides qui devaient échoir aux clubs, via les ligues et les comités régionaux, au regard des diverses actions qu’ils étaient censé mener et qu’ils n’ont pas pu déployer pour cause de pandémie de Covid-19. Ils toucheront donc les sommes prévues sans pour autant être tenus d’avoir satisfait l’obligation de service rendu, en clair, d’avoir fourni la prestation pour laquelle ils étaient initialement épaulés de manière sonnante et trébuchante. Sachant que la Région conservera, toujours par l’intermédiaire des ligues et des comités, un droit de regard pour savoir à quoi servira l’argent qu’elle déboursera. Un dispositif qui bénéficiera notamment au Cif et aux clubs de boxe franciliens.

De même, toutes les initiatives qui s’inscrivent dans le cadre de conventions partenariales mais qui n’ont pas pu être menées à bien en raison de la conjoncture seront néanmoins financées à 100 % « de façon à ce qu’il n’y ait pas de pertes de recettes sur le volet subventions de la Région. Cela permettra d’absorber un certain nombre de coûts fixes », a justifié Valérie Pécresse. Quant aux stages multisports qui n’ont pas pu être organisés l’été dernier, ils seront, eux aussi, acquittés à 100 %. A charge, toutefois, pour les ligues et les comités de préciser à la Région quels seront les clubs qui en bénéficieront. Pour ce qui est des activités, dont la boxe, qui auront pour théâtre, cet été, les Îles de loisirs, elles seront intégralement prises en charge par la Région à hauteur d’un million d’euros sous forme de tickets loisirs. L’objectif étant que les Franciliens qui ne partent pas en vacances puissent avoir une activité physique et sportive.
10 millions d’euros en direction des clubs sportifs franciliens
Deuxième grand axe du plan de relance, la mobilisation de 10 millions d’euros pour la saison 2021/2022, en direction des clubs franciliens dont ceux dédiés à la pratique du noble art. A cette fin, ces derniers feront l’objet d’une classification en quatre catégories :
- les clubs de proximité ;
- les clubs d’envergure locale et départementale ;
- les clubs d’envergure régionale ;
- les clubs d’excellence qu’il convient de faire monter en puissance pour préparer les athlètes à accéder au haut niveau dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques.
A ces quatre catégories de clubs correspondront quatre catégories de soutiens apportés par la Région.
- Ainsi, ce ne seront plus 4 000 mais 12 000 petits clubs qui seront susceptibles de percevoir 400 euros (avec un bonus de 200 euros si l’association accueille des personnes en situation de handicap) sur demande de leur ligue ou de leur comité régional. Et ce, sous forme de Chèques Sport dont l’utilisation est excessivement simple et ne nécessite pas de formalité. Ils permettent de soulager l’ordinaire en étant un moyen de paiement pour acheter du matériel et des accessoires de sport, des fournitures de bureau, des trophées ou encore, de prendre en charge des déplacements.
- Par ailleurs, un Chèque Sport Plus d’un montant de 1 000 euros (avec un bonus de 500 euros pour les associations qui interviennent auprès de publics prioritaires tels que les jeunes, les femmes, les seniors ou les personnes en situation de handicap) sera créé à l’intention de 4 000 clubs d’envergure locale ou départementale. Ce sera au mouvement sportif d’en arrêter les critères d’attribution au regard des spécificités de chaque discipline.
- Le label club référent régional est également une innovation sous la forme d’une subvention de 3 000 à 5 000 euros versée à un certain nombre de clubs d’envergure régionale afin de développer leur discipline et de mener des actions à l’intention de divers publics. Il s’agit de leur donner les moyens d’intervenir sur le terrain et de s’étoffer. Les ligues et les comités régionaux devront, là encore, en spécifier les critères objectifs d’attribution, lesquels seront validés par la Région, ainsi que les structures qui y auront accès.
- Enfin, la centaine de clubs régionaux d’excellence auront accès à un soutien renforcé. Ils recevront une aide comprise entre de 10 000 et 50 000 euros.
Le Cif aura pour mission de faire remonter les besoins des clubs
Les ligues et les comités régionaux, et notamment le Comité d’Île-de-France (Cif) de la FF Boxe, auront pour mission de faire remonter l’ensemble des besoins de leurs clubs dans chaque discipline mais également de lister par ordre de gravité, « sur une base raisonnée et raisonnable », dixit Patrick Karam, les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Une gradation qui induira une priorisation des accès aux dispositifs proposés. Pour cela, les ligues et les comités devront, dans un délai d’un mois, consulter chaque association afin d’alimenter un audit déclaratif de leurs besoins, lequel sera remis à la Région. Un modus operandi qui s’applique au Cif pour ce qui est des clubs de boxe. Et Patrick Karam d’expliquer que « la Région doit pouvoir dialoguer avec les comités et les ligues pour que ces versements se fassent dans de bonnes conditions ». Et ce, via un fléchage ligue par ligue.
Ce sera aussi le moment de signaler, indépendamment de cet arsenal, tous les besoins des clubs en investissements lourds et de « profiter de cette occasion pour booster tout le monde ». Une opportunité que ne laissera pas passer le Cif d’autant que Patrick Karam s’est engagé auprès du Dominique Nato « à l’aider et à l’accompagner pour acheter des équipements autant que de besoin ».
Miser sur les sports de combat
Surtout, la Région tient à ce que le sport demeure ce qu’il doit aussi être : un outil d’inclusion sociale autant que du vivre ensemble. Elle entend, via ce plan de relance, « véhiculer un certain nombre de valeurs de la République », promouvoir la Charte de la laïcité et l’égalité femmes-hommes mais également mettre l’accent sur la lutte contre la radicalisation dans le sport. Autre impératif, « la prévention de la violence, laquelle pourrait être une action spécifique menée par les clubs de sports de combat pour essayer de canaliser la violence des jeunes », a suggéré Patrick Karam. Et de les solliciter ouvertement : « Aux sports de combat, j’attends vos propositions pour les quartiers. Je veux montrer qu’ils sont une solution en matière de politique de la Ville contre les bandes. Avec, à la clef, des financements supplémentaires pour les expérimentations que nous allons pouvoir lancer ensemble. » S’impliquer sur ce terrain sera, pour le Cif, une manière de prouver, une fois encore, que le noble art est un acteur de la cité. A part entière.