Licia Boudersa bisse

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Le 28 mars, devant son public lillois, la Française (14 v, 2 n, 2 d) a conservé sa ceinture WBF des super-plumes en battant à l’unanimité des juges (100-90, 98-92, 100 91) la Mexicaine Marisol Corona (11 v, 2 n, 5 d). Mission accomplie mais de manière parfois un peu minimaliste.
 
 
Licia Boudersa avait bien plus à perdre qu’à gagner à l’heure de défendre pour la première fois son titre WBF, elle qui s’était inclinée avant la limite, sur blessure et, surtout, sans briller devant la modeste Serbe Jelena Janicijevic, le 23 février dernier, à Lille. Une déconvenue qu’elle avait sans doute dans un coin de sa tête au moment de monter sur le ring et qui explique qu’elle ait commencé prudemment, sans tenter le Diable. Des directs du bras avant pour repousser son adversaire, une droite en piston lâchée dès que l’ouvertures se présentait : le schéma avait beau être simple, il était efficace. Plus petite et donc dotée d’une allonge inferieure, la Sud-Américaine n’arrivait guère à s’approcher autant qu’elle l’eut aimé. Sa technique assez frustre, à base de crochets larges, était plutôt une aubaine pour la Française d’autant que les moyens de défense n’étaient, à l’évidence, pas la priorité de la challenger. Néanmoins, à force de délivrer des coups à la godille, cette dernière réussissait parfois à toucher de plein fouet, ce qui avait le don dénerver les hommes de coin de Licia Boudersa. Laquelle se faisait recadrer à l’issue de la deuxième reprise. Les consignes étaient claires : travailler davantage en uppercut, monter les mains et remiser.
 
 
 
Dès qu’elle combinait, notamment en gauche-droite-gauche, la Nordiste prenait de vitesse Marisol Corona qui ne brillait pas par sa rapidité d’exécution. La Tricolore avait beau posséder une panoplie notoirement  plus étoffée et boxer bien en ligne, elle peinait à se libérer et à véritablement lâcher les chevaux. Non seulement elle se faisait parfois surprendre en sortie d’échange mais elle n’était pas suffisamment active pour prendre un ascendant incontestable. Le fait d’évoluer à domicile et devant les caméras de RMC Sport y était sûrement pour quelque chose.
 
« Je suis à la recherche d’un emploi »
 
Néanmoins, la deuxième partie du duel tournait plus franchement à son avantage. Tout d’abord parce que la visiteuse commençait à être sérieusement émoussée physiquement, au point de se désunir et de ne plus être en mesure de répliquer durement. Ce qui incitait l’entraîneur de la tenante, Hocine Soufi, à lui demander, à l’entame du huitième opus, d’accélérer et de « faire l’effort » pour tenter de triompher avant la limite. Mais un manque précision et de supplément d’âme ainsi qu’une incapacité à donner de séries longues la contraignaient à se contenter d’un succès aux points, au demeurant amplement mérité.
 
 
Ce qui la ravissait au micro de RMC Sport : « Être double championne du monde, de surcroît dans ma ville, franchement, c’est magnifique. C’est ce qu’il me fallait pour rebondir. Je suis très fière. Cela n’a pas été compliqué. C’était une adversaire dure au mal. Elle a tenté le tout pour le tout en cherchant le coup dur mais j’y étais préparée. J’aurais pu finir avant mais je n’ai pas voulu prendre de risque. Je voulais faire les dix rounds bien comme il faut et c’est ce que j’ai fait. J’ai prouvé ce que je devais prouver. J’ai fait mon taf jusqu’au bout. L’entraînement et les efforts ont payé. J’espère que ce n’est que le début et que cette victoire va m’offrir des opportunités, notamment de disputer d’autres ceintures mais aussi de trouver un job car, malheureusement, je suis à la recherche d’un emploi. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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