L’exploit de Delphine Mancini

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La Française (5 v) a cassé la baraque en allant en Bavière, le 2 juillet, s’emparer du titre européen des coqs. Pour cela, elle a battu sans discussion, aux points et à l’unanimité (97-93, 96-94, 97-93), l’Allemande Michelle Klich, dépassée dans tous les domaines.

Dès les premiers échanges, l’Essonnienne donnait le ton et se montrait fidèle à ses promesses. Sa vitesse de bras faisait d’emblée la différence. Surtout, elle délivrait des séries de maximum quatre coups et se retirait immédiatement, soit en désaxant, soit en effectuant un pas de retrait. But de la manœuvre : ne pas rester en face pour ne pas être une cible aisée à toucher mais aussi éviter les accrochages et autres irrégularités qui eurent rendu les débats moins limpides et laissé une impression plus mitigée quant à celle qui les menait. Car c’était bien la championne de France qui donnait le la d’une confrontation au cours de laquelle elle ne se départait jamais de son plan de bataille. Les mains bien hautes, d’une extrême vigilance défensive, elle ne se laissait jamais embringuer dans des actions confuses. Quitte, parfois, à faire preuve du vice requis quand elle appuyait sciemment sur la nuque de la locale qui ne cessait d’avancer tête en avant et trop baissée.

Très mobile, la Francilienne déclinait sa prestation avec maestria. Son coup d’œil et son timing étaient un régal pour les yeux tout autant que sa capacité tantôt à déclencher la première en direct du bras avant, quitte, quand cela était possible, à enchaîner, tantôt à remiser avec une promptitude qui prenait de cours sa rivale.

Aucunement paralysée par l’enjeu, la propension de l’Essonnienne à ne pas se déconcentrer et à rester focus sur son schéma tactique était admirable. Le tout avec, répétons-le, une vista qui conférait à sa performance un panache appréciable. Sûre de son fait, elle faisait, par intermittence, sciemment le show les mains basses mais sans jamais prendre de risque inconsidéré. L’Allemande, elle, n’avait qu’une idée en tête, preuve de ses limites et de son déficit patent d’inspiration : imposer l’épreuve de force, si possible en corps à corps, quitte à systématiquement forcer ses attaques et à jouer les embrouilleuses.

Une constance qui virait au récital

Du pain béni par la pugiliste de Vigneux-sur-Seine qui, dans ces conditions, savait ce qu’il lui restait à faire : ne rien changer. Autrement dit, ne pas commettre de faute et ne pas s’énerver, ce que lui ordonnait au demeurant son coin. Consciente que son abnégation la conduirait vers le Graal continental, Delphine Mancini ne s’emballait ni ne se désunissait. Au contraire, elle alternait savamment distance et mi-distance, ce qui empêchait sa contradictrice de s’organiser. Une constance qui virait au récital à mesure que les minutes passaient et que Michelle Klich s’épuisait physiquement et psychologiquement à ne pas trouver de solution tant par entêtement que par manque de bagage pugilistique.

Restait à croiser les doigts pour que le verdict ne soit pas maison et ne prive pas la Tricolore d’un succès qui ne prêtait pas le flanc à la moindre contestation. Heureusement, les juges firent preuve de l’impartialité requise synonyme de sacre et d’avenir embelli pour l’ancienne membre de l’équipe de France amateur.

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