Les cinq qualifiés pour Tokyo et le staff sont arrivés au Pays du soleil levant pour participer à des Jeux olympiques forcément inédits. Leur déroulement sera en effet impacté par les contraintes imposées par les autorités nippones pour que l’événement ne se transforme pas en cluster. Mais l’essentiel est ailleurs : nos représentants sont fin prêts.
A l’heure du grand départ, le Président de la FF Boxe, Dominique Nato, tient à rappeler tout le chemin parcouru et combien les Jeux ne sont que le point d’orgue d’un quadriennat de labeur acharné. A fortiori quand la Covid-19 s’en mêle et vient tout bouleverser : « J’ai une pensée pour tous ceux qui se sont investis, pour l’ensemble du staff qui a œuvré dans des conditions difficiles durant ces quatre dernières années. Cela a vraiment été le parcours du combattant, c’est le cas de le dire. »
Mais le résultat est là : quatre mousquetaires (Billal Bennama, Samuel Kistohurry, Sofiane Oumiha, Mourad Aliev) et une reine (Maïva Hamadouche) qui ne sont pas là pour jouer les utilités. « Nos cinq athlètes, je le dis clairement, sont tous sont candidats à une médaille, insiste Dominique Nato. Ils ont prouvé qu’ils peuvent battre les meilleurs et les têtes de série de leur catégorie. Certains le sont d’ailleurs. Je suis optimiste et rassuré par ce que j’ai vu lors du TQO de Villebon. »
« C’est une aventure que nous avons vécue à plusieurs », martèle, de son côté, le capitaine Sofiane Oumiha. « La boxe a beau être un sport individuel, nous sommes quand même un collectif qui se nourrit d’individualités, renchérit John Dovi, manager général des équipes de France seniors masculines. Nous passons quasiment deux-cents-cinquante jours par an ensemble avec, parfois, des moments difficiles mais aussi des moments de joie qui nous permettent de nous constituer, de constituer la famille équipe de France au sein de laquelle chacun a un rôle. Chacun y a trouvé sa place. »

Un ultime stage d’une dizaine jours à Miyasaki
Une allusion au groupe France dans sa globalité, en clair, à l’ensemble des boxeurs et des boxeuses qui étaient en lice pour porter haut les couleurs de la Patrie au Japon, la mise en concurrence ayant été jusqu’au bout de fil d’Ariane du staff. A ceux qui ont échoué, Dominique Nato tient à dire que tout n’est pas fini et que l’heure de la remobilisation a déjà sonné : « Ceux qui sont passés tout près de la qualification pour Tokyo restent tout à fait compétitifs pour Paris 2024. Il ne faut pas qu’ils se dispersent car cela va arriver très vite. »
La délégation tricolore a donc atterri vendredi 9 juillet, au Japon. Avant de prendre ses quartiers généraux au village olympique, elle effectuera un ultime stage d’une dizaine jours à Miyasaki, une ville située à une heure de vol de la Capitale. Et ce, en compagnie des Américains, des Irlandais, des Allemands et des Australiens. Une manière de digérer au mieux le décalage horaire mais, surtout, de continuer à faire tourner la machine avant de démarrer les hostilités. « Nous allons peaufiner les choses, nous mettre déjà dans notre bulle et nous concentrer. Même si l’équipe est très bien, on va continuer le travail technique et physique », confirme John Dovi. Dans ce genre de situation, « on est sur des petits détails et des réglages, sur la mise en confiance de l’athlète au regard de l’échéance qui se profile, explique Anthony Veniant, entraîneur national en charge du collectif senior féminin. Il s’agit de le placer dans les meilleures conditions possibles. On insiste notamment sur la récupération après chaque séance et, plus largement, sur tout ce qui va lui permettre d’avoir un niveau de prestation le plus élevé possible. On revient sur la notion d’intensité et sur des éléments techniques qui ont pu pécher lors d’oppositions précédentes. »

J’y vais avec toutes mes tripes, avec tout mon cœur »
Au vu de la conjoncture épidémique, l’objectif est aussi de se mettre dès à présent dans la configuration sanitaire qui prévaudra durant les Jeux. « Sur place, il va nous falloir monter d’un cran le degré de vigilance en portant le masque et en respectant les gestes barrières », avertit John Dovi.
Le reste est entre les gants de chacun. « Le plus dur commencera quand nous serons là-bas, explique Sofiane Oumiha. Il ne s’agit pas de se dire : « Ca y est, je suis aux Jeux » mais d’en revenir avec une médaille qui permet de passer de l’ombre à la lumière. C’est le Graal. Je ne veux pas me mettre la pression avant. » Mais tout donner à l’image de Maïva Hamadouche. « Je vis cette aventure à 200 %, clame la Francilienne. Jamais de ma vie, je n’aurais pensé disputer les Jeux. Je vais en profiter à fond. Je mets de côté mes titres en boxe professionnelle et tout ce que j’ai. J’y vais avec toutes mes tripes, avec tout mon cœur. »
