La boxe a vécu une des nuits les plus mémorables de son histoire samedi à la T-Mobile Arena, à Las Vegas (Nevada), trois semaines après le « combat » ultra-médiatisé entre Floyd Mayweather et Connor McGregor dans la même enceinte, qui avait cette fois fait le plein pour le "vrai" combat de l'année.

En effet, le Kazakh - qui vit à Los Angeles en (Californie) - Gennady « Triple G » Golovkin et le Mexicain Saul « Canelo » Alvarez ont offert un duel d'antan aux 22.358 afficionados autour du ring et aux millions de plus dans le monde… qui s’est achevé par un nul surprenant qui divise les opinions. Après 12 rounds intenses, la juge Adelaide Byrd a été la seule sur la planète Terre à voir Alvarez battre facilement « GGG » (118-110), tandis que Dave Moretti s’est prononcés en faveur de Golovkin (115-113) et, enfin, que Don Trella a renvoyé les deux hommes dos à dos (114-114). Un verdict nul qui ne plait pas à tout le monde, mais qui, au final, a correspondu à la dépense d’énergie et au dévouement des deux titans dans le quadrilatère. Dans la foulée du résultat, Abel Sanchez, l'entraîneur de Golovkin, a réclamé à la commission sportive du Nevada une enquête sur la juge en question. « Je ne comprends pas tout ce qu'il s'est passé, ce n'est pas la première fois que cela se passe avec elle », a rappelé le technicien en évoquant le précédent de mai 2016 lorsque Mme Byrd avait placé en tête Amir Khan, pourtant mis K.-O. par Alvarez. Golovkin n'a pas caché sa surprise non plus, mais il est resté beau joueur : « Je crois que je méritais de gagner ce combat, mais je n'ai rien contre une revanche », a-t-il déclaré. Au terme de cette « bastonnade », Golovkin n’a pas tout perdu puisqu’il a gardé ses titres IBO, WBC, WBA-Super et IBF des poids moyens et son invincibilité comme professionnel (35 ans ; 1,79 m ; 37 succès, dont 33 expéditifs, 1 nul), alors que Alvarez, surnommé « Canelo » ("Cannelle" en espagnol, à cause de ses cheveux roux), reste avec le palmarès suivant : (27 ans ; 1,75 m ; 49 victoires, dont 34 avant la limite, 2 nuls, 1 revers). Dès la fin du choc, sur le ring, les deux boxeurs ont parlé d’une revanche, qui serait déjà signée dans le contrat, qui pourrait avoir lieu en mai 2018. Après avoir offert aux fans un grand combat, la T-Mobile Arena a pris position en faveur du Kazakh et a sifflé le Mexicain. Les médias sont également divisés avec ces pointages. Nombreux voient un nul, d’autres ont Alvarez devant et d’autre Golovkin comme vainqueur. Une chose est certaine, ce combat de titans titanesques nous a donné l’envie d’en voir plus !

Après un premier round d'observation, Alvarez a dominé nettement la deuxième reprise puis le troisième segment face à un Golovkin, étrangement peu mobile et abusant de son direct du bras avant. Mais le Kazakh a commencé à prendre ses marques dans le quatrième round et à faire mouche, en acculant Alvarez dans les cordes. Plus expérimenté et meilleur tacticien, Golovkin a alors pris l'ascendant, même si son adversaire mexicain le chambrait régulièrement avec des signes de la tête pour lui signifier que ses coups ne lui faisaient pas mal. Golovkin a continué sa marche en avant, touchant au visage Alvarez avec une gauche à la 6ème reprise. Alors largement en tête au pointage de la chaîne à péage HBO, diffuseur exclusif de ce combat, Golovkin a commencé à baisser de rythme à partir de la 10ème reprise et permis à Alvarez de se refaire une santé. Le Mexicain a mieux fini et a fait forte impression avec un enchaînement gauche-droite à la 11ème reprise qui a fait vaciller Golovkin et a complètement relancé le combat malgré des statistiques nettement en faveur du Kazakh (218 coups réussis, contre 169 à Alvarez).