Samedi matin, Djamili Aboudou était mis à l’honneur par la municipalité coudekerquoise pour son titre décroché le 19 février dernier, à Paris. Avant la réception, à la salle de boxe, le champion de France (+91 kg) entraînait, comme d’ordinaire, ses jeunes élèves. Ils nous ont parlé de leur entraîneur et de la boxe.

Les jeunes de Coudekerque Ring entourent leur champion d’entraîneur, Djamili Aboudou (20 ans)
Maintenant, ils savent. « Djamili ne nous avait pas dit qu’il ferait la finale du championnat de France. J’ai vu des images à la télé avec mon frère. Je suis fier que mon entraîneur soit champion de France », raconte Noham (11 ans), vêtu du maillot de l’OM. Ce Grand-Synthois, qui tâte aussi du ballon rond à l’OGS, a vu la ceinture que son professeur a ramenée du Cirque d’hiver, à Paris. « Je suis arrivé à la salle car mon père connaissait Karim (Hamadi, l’entraîneur de Djamili Aboudou). Ici, on apprend les bases. Je viens à la salle le mercredi et le samedi ». On aperçoit aussi plusieurs jeunes filles. « J’ai commencé cette année. On m’avait donné des coups de pied à l’école. On apprend à bouger, à se défendre », raconte Laurylenn, qui a une autre passion, dans un registre différent : majorette. Lucie a, elle, suivi son frère à l’Espace Vanuxem, le QG de Coudekerque Ring. Depuis quatre ans, elle pratique la boxe, un complément au foot et à l’équitation. « Souvent, les parents me disent : Mon enfant est très dissipé. On voudrait qu’il se canalise, qu’il prenne confiance en lui », raconte Djamili Aboudou, éducateur pour la deuxième saison. Celui qui passe ses premiers diplômes (prévôt fédéral) se revoit peut-être à ses débuts. « J’ai commencé à 14 ans pour me canaliser, être plus calme. Après une séance, on s’est bien défoulé, on est plus détendu », sourit ce gaillard, dont la douceur, le zeste de timidité lorsqu’il s’exprime, doit trancher avec son activité sur un ring. « Entraîner, ce n’était pas ma nature, mais ça commence à venir. Au départ, j’avais hésité quand Karim (Hamadi) m’a proposé. Et au bout de quelques séances, j’ai aimé. C’est aussi une manière de rendre service au club. Je suis champion de France, mais je ne veux pas qu’il n’y ait rien derrière. Ça peut être un métier », explique-t-il. Parfois, lorsque tous les jeunes sont là, la salle peut réunir jusqu’à 27-28 gamins. « J’ai compris qu’il fallait les occuper car ils peuvent être vite dissipés, s’amuse-t-il. Ce n’est pas un entraînement et tout le monde s’en va. Derrière, il y a de petites valeurs éducatives. La discipline, le respect, on apprend ça à Coudekerque ». Ça peut mener loin.
Avec l'aimable autorisation de Frédéric Sourice
Source : La Voix du Nord