Toujours invaincue, la franchise française des Fighting Roosters poursuit sa marche en avant vers les play-offs de la WSB après son succès (1-4), le 2 mars, à Zadar, face aux Croatian Knights.



C’est l’Espagnol Samuel Carmona (-49 kg) qui ouvrait le bal devant le Géorgien Nodari Darbaidze et qui se faisait surprendre d’entrée par le bras arrière du fausse garde des Croatian Knights. Heureusement, fort de son allonge supérieure, il se ressaisissait en travaillant davantage à mi-distance et à distance pour passer sa droite et, parfois, enchaîner avec son crochet gauche. S’efforçant d’être mobile, il avait néanmoins le tort de partir à l’abordage la garde trop ouverte et les mains basses. Heureusement, son activité supérieure compensait les contres qu’il encaissait. Si l’Ibère n’était pas toujours au mieux, comme en témoignait sa tendance à trop se jeter, il profitait de la boxe assez stéréotypée de son adversaire pour marquer de précieuses touches. Dans la cinquième reprise, Nodari Darbaidze n’avait plus d’essence dans le moteur et Samuel Carmona terminait en roue libre pour triompher à l’unanimité des juges.



Amzile à l’usure





En -56 kg, Samuel Kistohurry confirmait ses bonnes dispositions du moment contre Filip Poturovic. Le Français ne temporisait pas et avançait dès le premier coup de gong. Le temps de régler la mire et de déclencher à la bonne distance, il martyrisait son jeune adversaire qui avait rapidement le visage rougi à force d’encaisser des droites plongeantes. Un travail de destruction méthodique sous tous les angles, tantôt au corps, tantôt à la face, en crochets des deux mains ou en directs. Plus rapide, plus précis et plus puissant, l’Aquitain surclassait littéralement l’infortuné Croate qui subissait vaillamment mais s’avérait incapable de surprendre le Tricolore dont les accélérations restaient décisives. Au point de l’emporter pour l’ensemble des juges après avoir fait compter son rival en fin de combat.











Pour son retour à la compétition, Hassan Amzile (-64 kg) avait l’opportunité d’offrir la victoire aux Fighting Roosters devant le rugueux Petar Cetinic. La donne était simple : garder ses distances pour déployer ses longs segments en directs et enchaîner. Il n’y parvenait que de manière sporadique dans les deux premiers rounds. En effet, le Croate, en battant pas toujours très organisé, avançait sans cesse et débitait beaucoup de coups. Une bonne part était au demeurant bloquée mais le Francilien avait le tort de trop reculer, ce qui donnait la mauvaise impression que c’est son vis-à-vis qui dominait et faisait l’essentiel du combat. Le Rueillois se laissait en outre trop coller et subissait de prêt. Heureusement, il se ressaisissait dans la troisième reprise et exploitait son évidente supériorité technique. C’était lui qui se mettait à mener les échanges, qui touchait de manière nette avant d’esquiver et de désaxer dans la foulée pour que son ascendant ne prête plus à confusion. En face, Petar Cetinic était au bord de l’épuisement. Il était touché sur un uppercut au foie dans la quatrième. Rebelote dans les secondes qui suivaient puis en fin de reprise tant il ne répondait plus. Son coin avait la sagesse de jeter l’éponge. Hassan Amzile pouvait exulter suite à cette victoire à l’usure.






Nizar Trimech aurait pu abréger







Alors que les dés étaient jetés dans le camp bleu, blanc, rouge, Nizar Trimech (-75 kg) tardait quelque peu à lâcher les chevaux et à donner sa pleine mesure devant Edis Advic et sa lourde droite. Certes, le Rhônalpin n’était, bien sûr, pas dominé mais n’enchaînait pas assez. Ses entraîneurs lui demandaient d’ailleurs de réduire quelque peu la distance, de donner son bras avant afin de dégager le terrain pour sa droite et enfin, d’être actif le premier. Le Français s’y employait. Sans véritablement imprimer des accélérations dévastatrices, il prenait l’ascendant grâce à son pressing constant. C’est lui qui se montrait le plus tranchant avec des crochets courts et des uppercuts qui transperçaient la garde du Croate. On pouvait seulement regretter son manque de continuité et de variété, lequel le privait sans doute d’un succès avant la limite. Qu’importe car c’est bel et bien lui qui était fort logiquement en tête sur les bulletins des juges.













Clou de la soirée, les +91 kg avec le Bulgare Kristiyan Stefanov Dimitrov chargé de terrasser la star locale, Tony Filipi. Hélas, le représentant des Fighting Roosters, certes toujours aussi volontaire et bagarreur, était le plus souvent pris de vitesse par la rapidité et la précision gestuelle de son jeune contradicteur, plus complet techniquement et qui avait l’intelligence de ne se laisser pratiquement jamais embarquer dans des corps à corps brouillons. Le Bulgare était même franchement à la dérive dans la troisième reprise après avoir encaissé une droite suivi d’une déferlante de coups. Mais sa résistance lui permettait de ne pas sombrer et de tenir la limite devant son prometteur opposant qui gérait son avance essentiellement avec son jab. Une défaite, côté visiteurs, qui ne remettait évidemment pas en cause l’essentiel : la probante démonstration française et une invincibilité collective préservée.






Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit photos - Karim de la Plaine