Les Coqs peuvent y croire

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Les Fighting Roosters ont été poussés dans leurs retranchements par la franchise marocaine des Lions de l’Atlas avant de l’emporter sur le fil (3-2), le 24 mars, à Toulouse.
 
 
Premier à monter sur le ring, le Bulgare Daniel Asimov (-52 kg), concurrent d’Élie Konki dans la catégorie, justifiait d’emblée la confiance que le staff avait placée en lui. Légèrement plus petit que le Marocain Abdelali Daraa, il prenait en effet l’initiative dès le premier coup de gong. Bien campé sur ses appuis, il débordait son rival en imposant un pressing constant et en alternant les zones de frappe, tantôt au corps, tantôt à la face. Le Marocain n’avait d’autre solution que de reculer, répliquant uniquement en doublant son crochet gauche. Rien d’inquiétant jusqu’au début de la troisième reprise lorsque le Bulgare commença à se déliter. Ses mains subitement plus basses s’accompagnaient d’une plus grande perméabilité défensive. De fait, Abdelali Daraa prenait l’ascendant et touchait de plein fouet Daniel Asimov en quête d’un second souffle qui tardait à venir. L’issue de la confrontation se jouait dans la deuxième partie du combat. Les deux hommes en avaient pertinemment conscience et jetaient toutes leurs forces dans la bataille. En dépit de leur fatigue, les débats étaient assez limpides et le Bulgare faisait la différence (49-46, 49-46, 49-46) en étant de nouveau le plus actif.
 
 
Crédit image - Karim de la Plaine
 
De quoi montrer la voie à Chabane Fehim (-69 kg). Le remplaçant de Souleymane Cissokho, insuffisamment remis de sa blessure à l’arcade sourcilière, débutait en étant fidèle à lui-même, autrement dit, en faisant valoir sa grande aisance technique, sa boxe fluide et son sens de l’esquive. Hélas, la démonstration tournait court car en face, dès la seconde reprise, Anas Messaoudi imposait sa puissance. Martelant le Français sous tous les angles, il entamait un travail de sape d’une grande efficacité. Au fil des minutes, le Tricolore ne faisait plus que reculer et encaissait une grêle de coups sous tous les angles. Incapable de répliquer, il se contentait de bloquer autant que faire se peut les attaques de son rival, la main au niveau de la joue et l’épaule gauche en protection. Mais cette posture digne de Floyd Mayweather ne l’empêchait de pas subir. Au point d’être envoyé en dehors des cordes du ring dans le troisième round puis d’être compté dans la quatrième et enfin, arrêté par l’arbitre sur un ultime uppercut d’école au menton.
 
Bakary Diabira en démonstration
 
Dans ces conditions, Bakary Diabira (-81 kg) avait encore moins le droit à la défaite devant l’Égyptien Adbelrahman Salah. Le Val-de-Marnais ne tremblait pas et exploitait son allonge supérieure en parvenant à travailler à distance. Lucide et rigoureux tactiquement, il n’entrait pas dans le jeu de son adversaire qui boxait avec l’énergie du désespoir, la tête en avant et en délivrant des crochets larges des deux mains parfois à la godille, lesquels trouvaient rarement leur cible. Le Francilien ne se laissait pas engluer par le style certes généreux mais décousu de son adversaire, trop court physiquement pour avoir les moyens de ses ambitions. Au contraire, il esquivait, remisait en uppercut et veillait à bien préparer ses attaques en donnant son bras avant pour ensuite mieux passer sa droite. Épuisé, Adbelrahman Salah ne fait plus qu’illusion quand le Tricolore, en démonstration, gérait les hostilités sans prendre de risque et empochait un succès aussi probant que mérité (48-47, 48-47, 49-46). En super-lourds (+91 kg), c’est le Croate Marin Mindoljevic qui défendait les couleurs de Fighting Roosters d’autant que Jonathan Nacto était blessé. En face, Mohamed Arjaoui lui rendait quelque centimètres mais comptait une expérience notoirement supérieure. De fait, l’Algérien prenait les devants grâce à sa vitesse de bras et son coup d’œil. Ses crochets courts mais aussi ses uppercuts trouvaient l’ouverture entre la garde de son jeune opposant qui n’a jamais semblé en mesure d’inverser la vapeur. N’ayant que son courage à opposer, le Croate était à la fois trop prévisible, trop statique et trop lent pour marquer des points décisifs. Pire, il était complètement dépassé dans la troisième reprise et se retrouvait sur les talons. Heureusement pour lui, l’Algérien, au bout du rouleau dans l’ultime opus, était moins virulent et vigilant. Si bien que Marin Mindoljevic parvenait à mieux enchaîner des combinaisons de deux ou trois coups mais insuffisamment appuyés pour faire la différence (46-49, 47-48, 48-47).
 
Sofiane Oumiha au bout de lui-même
 
C’était donc au vice-champion olympique, Sofiane Oumiha (-60 kg), qui en décousait devant son public, qu’il revenait d’apporter l’ultime point, celui de la victoire de son équipe. La chose n’eût pas été compliquée s’il n’avait pas souffert d’une gastroentérite dans les jours précédant la confrontation. Or, à l’évidence, le Toulousain n’avait pas grand-chose dans le moteur. Seule sa merveilleuse technique et son sens tactique lui ont permis de se sortir in extremis du guêpier que lui ont tendu Mohamed Hamout et… ses trois poumons. Ce dernier a en effet exercé un pressing de tous les instants dans l’espoir de cuir à l’étouffée le vice-champion olympique des légers. Lequel s’en est aisément sorti dans les deux premières reprises grâce à sa mobilité, son sens du déplacement et ses esquives au cordeau. Seulement, après six minutes à jouer les virtuoses, ses jambes l’ont de moins en moins porté et la chose s’est corsée, le Marocain ne lâchant pas prise et commençant à voir sa débauche d’énergie récompensée. Tout s’est donc décidé dans le cinquième round. Rassemblant le peu d’énergie qui lui restait, Sofiane Oumiha, admirable de vaillance et de lucidité, est repassé devant grâce à quelques fulgurances, à sa vista et à sa précision chirurgicale. Il ne s’est pas désuni tandis que Mohamed Hamout a eu le tort de croire la partie déjà gagnée et de tomber dans une facilité de mauvais aloi. Ce que les juges n’ont pas manqué de sanctionner en accordant leurs faveurs au Haut-Garonnais (47-48, 48-47, 48-47). « Dans l’ensemble, nous sommes contents, s’est félicité Brahim Asloum, patron des Fighting Roosters, au micro de SFR Sport. Cette victoire était importante pour espérer aller en play-offs. A présent, il va falloir au moins gagner l’un de nos deux matchs à l’extérieur, en Angleterre et en Italie, On a des faiblesses. A nous de nous améliorer ». Tout était dit.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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