Les Fighting Roosters se sont lourdement inclinés (4-1), jeudi 20 avril, à Rome, face à la franchise Italia Thunder, lors de la sixième journée et dernière journée de la phase régulière de la (WSB).

Le premier combat mettait aux prises Daniel Asenov au Transalpin Gianmario Serra en -49 kg. Le Bulgare des Fighting Roosters prenait le meilleur départ en travaillant à mi-distance. A l’aise techniquement, rapide et mobile, il touchait en uppercut ainsi qu’avec ses droites plongeantes. Les débats étaient limpides et fluides avec très peu d’accrochages. Une configuration qui servait le Bulgare dont le coup d’œil faisait merveille. Mais, au fil des minutes, il se montrait moins percutant, utilisant avec parcimonie son bras avant et ne préparant pas assez ses attaques. Sans compter un travail au corps insuffisant. Le Transalpin, lui, se ressaisissait. Plus actif, contrant dans le temps, il passait plus souvent son bras arrière et rattrapait une bonne partie de son retard. Sentant le vent tourner en sa défaveur, le Bulgare accélérait mais recevait un avertissement pour pertes répétées de son protège-dent, visiblement pas à sa taille, ce qui lui coûtait le gain de la quatrième reprise. Tout allait donc se jouer l’ultime opus. Mais le représentant de la franchise tricolore n’était pas suffisamment tranchant pour forcer la décision. Sa défaite sur le fil (48-46, 48-46, 49-44) soldait une prestation décevante.
Pour sa première apparition en WSB, Khalil El Hadri (-56 kg) n’avait pas la tâche facile face au battant Michael Magnesi. L’Italien exerçait en effet un pressing constant dès l’entame. Avançant sans cesse et débitant des coups des deux mains tout en variant les zones de frappe, il mettait sous l’éteignoir le champion de France amateur des coqs qui reculait sans réellement contrer ni remiser. L’Yvelines se faisait même cueillir sur une droite de plein fouet au menton dès la première reprise. Meilleurs techniquement, il n’avait guère l’occasion de le démontrer. Dans le deuxième round, il refaisait toutefois quelque peu surface en touchant puis en décalant mais aussi en étant plus efficace de près. Un louable sursaut d’orgueil qui, malheureusement, ne durait que trois minutes car ensuite, le Transalpin reprenait l’ascendant d’autant que le Francilien écopait d’un avertissement sévère pour accrochages. La messe était dite et le Francilien s’inclinait logiquement (48-46, 49-45, 49-45).
Alors que les siens étaient menés deux à zéro, Mohammed-Ali Ouali (-64 kg) n’avait plus le droit à l’erreur devant le fantasque Érik Lazzarato dont les déplacements étaient pour le moins surprenants et les coups imprévisibles, voire parfois donnés avec le plat de la main. Néanmoins, le sociétaire du Ring Berjallien ne se laissait pas décontenancer par le manque d’académisme de son rival. Bien en ligne et combinant avec sérieux, il tenait en respect le Transalpin sans pour autant prendre l’ascendant. En effet, le Français ne travaillait que sur des séries de deux ou trois coups, si bien qu’il ne parvenait pas à véritablement enchaîner ni à imposer des variations de rythme pour déborder son adversaire. Au contraire, il faiblissait à chaque fin de reprise, perdant les acquis du travail de sape effectué jusque-là. Les deux protagonistes étaient à égalité parfaite (trois fois 38-38) à l’entame de la cinquième reprise mais Éric Lazzarato, toujours aussi décousu dans sa boxe, faisait la différence (48-47, 48-47 47-48) en touchant, quitte à ce que ses coups fussent parfois délivrés à la godille.
Mamadou Bakary Diabira sauve l’honneur
Alors que le sort en était jeté, Mamadou Bakary Diabira (-81 kg), qui sortait d’un stage éprouvant en altitude à Font-Romeu, ne tergiversait pas et avançait sans se poser de question. Il faisait parler sa puissance et sapait Adriano Sperandio en le martelant tant à la face qu’au corps. L’Italien restait quant à lui fidèle à son style de contreur en délivrant des uppercuts et des crochets courts qui trouvaient leur cible car le Val-de-Marnais avait trop tendance à se découvrir à force d’attaquer. Alors qu’il aurait dû largement mener à la fin de la quatrième reprise, les juges en décidaient autrement et plaçaient les deux hommes à égalité sur leurs bulletins. Le Français jouait son va-tout dans les trois dernières minutes en étant le plus entreprenant même si ses coups étaient isolés alors que des séries lui eurent sans doute permis de déstabiliser davantage son adversaire. Qu’importe car il l’emportait de manière méritée (48-47, 48-47 47-48) et offrait un premier succès à ses partenaires.
Le dernier duel de la soirée opposait, en -91 kg, le beau gosse Guido Vianello à l’Autrichien Aleksandar Mraovic, récent vice-champion d’Europe espoir. Si, en début de match, le membre des Fighting Roosters fit illusion en cassant la distance et en malmenant son rival avec des crochets courts au visage, la confrontation tourna rapidement à la démonstration et au cavalier seul de l’Italien. En effet, ce dernier ne tarda pas à exploiter son allonge supérieure et à donner son bras avant pour tenir en respect son contradicteur du soir. Il lui suffisait ensuite de combiner des deux mains et de désaxer en sortie d’attaque pour être littéralement intouchable. Certes courageux, Aleksandar Mraovic n’avait en revanche pas les armes technico-tactiques pour trouver la parade et prendre de vitesse le Transalpin. Il s’inclinait lourdement (50-44, 50-41 50-45), ce qui empêchait, par la même, les visiteurs d’empocher le point du bonus défensif si précieux dans l’espoir d’affronter un adversaire moins redoutable en quart de finale des play-offs.
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert