Les Coqs en play-offs

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Probants vainqueurs (5-0) des Croatian Knights, le 17 mars, à la Salle Wagram, à Paris, les Fighting Roosters ont d’ores et déjà validé leur billet pour la deuxième phase de la WSB. Il ne leur reste plus qu’à terminer premiers de leur poule.
 
 
C’est à l’Asniérois Abdelhafid Benaicha (-52 kg) qu’il revenait d’ouvrir les hostilités devant le fausse garde Hongrois des Croatian Knights, István Szaka. Plus petit, ce dernier s’évertuait à casser la distance pour donner de puissantes séries des deux mains à la face. Également plus actif et entreprenant, il enchaînait davantage que le Francilien qui avait le triple tort de ne remiser que sur deux coups, de ne pas désaxer en sortie d’échange et de trop accepter la bagarre au lieu de mieux exploiter son allonge supérieure. Heureusement, il se ressaisissait dès la deuxième reprise en se montrant nettement plus tranchant et plus précis dans ses initiatives et en alternant davantage travail à distance et à mi-distance. Plus vigilant défensivement grâce à de meilleurs déplacements, il prenait la mesure de son rival, lequel avait de plus en plus de mal à s’approcher. En dépit de quelques difficultés de cadrage et un peu émoussé physiquement dans l’ultime opus, le Français ne se désunissait pas et réussissait, en particulier grâce à son travail au corps, à préserver son avance à la majorité des juges.
 
Mamadou Bakari Diabira fidèle à son habitude
 
Le Belge Anas Messaoudi (-69 kg) avait la lourde tâche de faire le break pour les Fighting Roosters face à Mate Rudan. Très mobile, le Croate tournoyait mais sans se montrer réellement dangereux. Il déclenchait de trop loin et se montrait trop prévisible pour surprendre le pugiliste d’outre-Quiévrain. Bien campé sur ses appuis, le pugiliste d’origine marocaine touchait en uppercut ou en contre avec son bras arrière, la garde de son adversaire étant trop perméable. Il marquait donc de précieuses touches quand bien même eut-il pu enchaîner davantage. Plus puissant et les mains bien hautes, Anas Messaoudi misait sur son crochet gauche et sur sa droite pour prendre l’ascendant, en particulier dans les corps-à-corps dont il sortait le plus souvent vainqueur.
 
 
Une stratégie minimaliste mais payante d’autant que le Croate se voyait infliger, à juste titre, un avertissement à force de boxer la tête en avant. Il faut dire qu’il avait irrégulièrement ouvert l’arcade sourcilière gauche du Belge dans la quatrième reprise. Se sachant mené, Mate Rudan entreprit de durcir la confrontation mais à ce jeu, c’est bel et bien Anas Messaoudi qui se montrait le plus fort et qui faisait parler sa force physique supérieure. Avec, à la clef, un succès à l’unanimité.
 
 
Fidèle à son habitude, Mamadou Bakari Diabira (-81 kg) ne tremblait pas à l’heure d’apporter aux siens le point de la victoire aux dépens de Bojan Miskovic. Le Val-de-Marnais prenait l’ascendant dès le premier coup de gong en enclenchant d’emblée la marche avant. Mais, cette fois, vigilant défensivement et d’une appréciable mobilité, il soignait ses préparations d’attaque pour placer sa droite ou faire déclencher le Croate en premier. Tournant sans cesse, il trouvait des angles qui surprenaient son adversaire d’autant qu’il variait les zones de frappe, visant d’abord les flancs pour remonter plus aisément à la face. D’une puissance supérieure à son contradicteur et prenant davantage l’initiative, il asseyait sa supériorité au fil des minutes. Jabs du bras avant, uppercuts, contres dans le temps : le Francilien se montrait à son aise techniquement même s’il avait le tort, parce qu’il enchaînait moins, de laisser quelque peu revenir le fausse garde croate dans la quatrième. Mais c’était pour mieux finir en trombe et pousser Bojan Miskovic dans ses ultimes retranchements dans le cinquième. Un panache récompensé à l’unanimité des juges.
 
Sofiane Oumiha a fait ce qu’il a voulu
 
Vedette de la soirée comme à chacune de ses apparitions en WSB, Sofiane Oumiha (-60 kg) faisait son entrée sur scène l’esprit serein puisque les Figthing Roosters avaient déjà match gagné. Ce qui n’empêchait pas le Toulousain d’aborder la confrontation avec sérieux sans tomber dans le piège de la facilité. Pourtant, dès les premiers échanges, on comprit qu’il allait surclasser de Matteo Komadina. Évidemment nettement plus brillant techniquement et doté d’une capacité à boxer en mouvement qui mettait dans le vent plus souvent qu’à son tour son opposant du soir, le champion du monde faisait ce qu’il voulait et gérait les ébats avec maestria, sans précipitation.
 
 
Plus petit, Matteo Komadina ne parvenait pas à le cadrer car dès qu’il cherchait à casser la distance, il se fait contrer par le Français qui passait sa droite quand il le voulait avec, de surcroît, une puissance remarquable. Le récital se poursuivait en même temps que le saignement nasal du Croate, lequel se démenait pour plier sans rompre. Néanmoins, sa bonne volonté n’y suffisait pas et, dans la troisième reprise, le coin de Matteo Komadina, qui ne cessait de reculer après avoir été touché au foie et d’encaisser des coups de toutes parts, jetait judicieusement l’éponge.
 
 
Le super-lourd et fausse-garde roumain Mihai Nistor (+91 kg) avait comme mission de préserver l’invincibilité des locaux en venant à bout d’Ante Verunica. Lequel ne l’entendait pas de cette oreille et se ruait à l’attaque, de manière certes quelque peu désordonnée mais généreuse, ses crochets larges martyrisant les flancs de Mihai Nistor et atteignant parfois leur cible au visage. Le Roumain laissait intelligemment passer l’orage, parfois en s’accrochant, puis accélérait et faisait mouche avec son bras arrière qu’il agrémentait d’un crochet ou d’un uppercut droit. Incapable de parer ou de bloquer, le Croate se faisait cueillir par la gauche de son rival et était plusieurs fois envoyé sur les talons. N’ayant d’autre alternative que de reculer, voire de tourner le dos à son contradicteur, il était de surcroît pénalisé par deux avertissements à force d’accrocher et de donner des coups de tête. La suite était du même acabit et voyait le sociétaire des Fighting Roosters offrir à la franchise tricolore le cinquième point d’une soirée sans la moindre anicroche.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photos - Karim de la Plaine

 

 

 

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