Le Français - désormais 17 victoires au compteur dont 16 avant la limite - n’a pas tergiversé pour son retour sur les rings. Le 12 décembre, dans la région de Mexico, il a fait parler ses qualités afin de signer, comme presque toujours, un succès expéditif aux dépens du Mexicain Rolando Paredes (16 v, 2 n, 12 d), battu par arrêt de l’arbitre (3e).
Comme tant d’autres confrères, le quart de finaliste des Jeux de Rio avait les poings qui le démangeaient. Cela faisait en effet pile poil un an qu’il n’était pas remonté dans le carré magique, la Covid-19 et la crise sanitaire qu’elle a engendrée ayant entraîné l’annulation de deux confrontations, ces derniers mois. L’infortuné Rolando Paredes en a fait les frais, balloté de toutes parts qu’il a été pendant un peu moins de trois reprises. En dépit de sa vaillance, il n’a pas résisté à l’implacable travail de démolition initié par le Tricolore qui a sapé les fondations adverses en travaillant au corps avant de s’attaquer au sommet de l’édifice, une fois que le local baissait quelques peu les mains pour tenter de ménager son buste martyrisé. La suite était cousue de fil blanc tout comme l’épilogue : une fin anticipée des hostilités destinée à préserver l’intégrité physique du vaincu qui n’avait ni la puissance physique ni le bagage technique pour mettre en difficulté l’ancien pensionnaire de la Team Solide.
Le point d’arrivée compte plus que le nouveau départ
Ce dernier, toujours entraîné par la duo Marc Ramsay - Samuel Décarie, a donc été entreprenant et convaincant aux yeux de Camille Estephan, son promoteur à la tête de la société Eye of the Tiger management (EOTTM), qui a pris langue avec le réseau télévisé NBC, lequel entend miser sur Christian Mbilli comme future tête affiche. A présent, le tableau de marche n’a rien de mystérieux : enchaîner les combats de référence en 2021 pour se hisser dans le top 5 de plusieurs fédérations planétaires, être ensuite désigné challenger officiel par l’une d’elles et atteindre le Graal en disputant et en gagnant un championnat du monde en super-moyens. Le touts en moins de trois ans. Un programme qu’Yvon Michel, prédécesseur de Camille Estephan, n’était plus, aux yeux de l’ancien champion WBC youth puis francophone des moyens, en mesure de lui garantir.
Un chose est sûre, le courant passe parfaitement entre le PDG d’EOTTM et son protégé, tant humainement que sportivement. Les ingrédients d’un nouveau départ sont réunis. Mais on sait que dans ce genre d’histoire, c’est le point d’arrivée qui compte. Et Christian Mbilli n’a plus de temps à perdre, lui qui, à vingt-cinq printemps, avait le désagréable sentiment que sa carrière commençait sérieusement à stagner, en tout cas bien trop au regard de son talent et de l’avenir doré que beaucoup lui prédisent dans les rangs professionnels.