Leonet attend Yoka

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Après avoir difficilement conservé son bien en concédant le nul face à Faisal Ibnel Arrami (18 v, 6 d), le 31 mars, à Paris, le champion de France des poids lourds (11 v, 3 n, 8 d) poursuit son petit bonhomme de chemin. Avec humilité et abnégation.
 
 
 
Source d'image : PC
 
« Vous voilà toujours champion de France mais cela n’a pas été simple…
 
- Hormis un combat de préparation en décembre dernier, cela faisait dix-huit mois que je n’avais pas boxé. Les mises de gants, c’est bien beau mais cela ne remplace pas le ring. Peut-être aussi ai-je été pris par l’enjeu car je boxais à Paris, devant les caméras de Canal+. Or, je n’ai pas l’habitude de me produire lors de grandes réunions comme celle-ci. Je n’étais donc peut-être pas assez libéré. Disons que j’ai limité la casse. Ce n’était pas trop mal mais je n’ai pas fait du bon boulot. Je ne pars pas avec les honneurs. Néanmoins, je suis satisfait de garder mon titre. Je ne vais pas faire la fine bouche. Je ramène la ceinture à la maison. C’est ma quatrième. Malgré tout, j’ai prouvé que je n’avais pas volé ma place.
 
- En tout cas, vous êtes l’objet d’une certaine médiatisation depuis quelques mois…
 
- Enfin, j’ai envie de dire. J’avais fait une superbe année en 2015 avec trois championnats de France et un titre IBF Méditerranée avec, à la clef, quatre victoires. En revanche, 2016 a été un peu une traversée du désert. Les challengers n’ont pa été intéressés par les combats ou bien ces derniers ont été annulés. J’avais accepté de défendre mon titre par dérogation contre Raphaël Tronché mais j’ai été blessé en fin d’année dernière puisque j’ai eu une commotion cérébrale à l’entraînement.
 
- Justement, nourrissiez-vous une certaine appréhension en montant sur le ring de l’Institut national du judo suite à cette blessure ?
 
- Non, pas du tout. Elle était guérie. La seule appréhension que j’avais, c’était de retrouver mon rythme et d’être capable de boxer rapidement en déplacement. Ma crainte s’est confirmée car je ne l’ai pas tellement retrouvé.
 
« Je pensais être capable de faire ce que je fais aujourd’hui »
 
- Que sont vos projets à présent ?
 
- J’ai discuté avec Malamine Koné qui m’a proposé d’affronter, le 18 mai prochain, Raphaël Tronché, lequel est sous contrat avec Monsieur Koné. J’ai accepté et je remettrai donc en jeu ma ceinture à cette occasion. Je voudrais confirmer et ensuite passer à autre chose en disputant au moins un championnat de l’Union européenne, voire d’Europe. Mais, malheureusement, je n’ai pas de promoteur qui pourrait m’amener au niveau international. J’ai quelques contacts, notamment avec Jean-Max Skenadji, et j’espère que cela va aboutir. La porte est ouverte. En attendant, il y a de très bons boxeurs en France et je ne vais pas abandonner la ceinture pour me barrer. Je ne refuse pas les combats. Raphael Tronché est un très bon boxeur, de surcroît invaincu. Et si je n’ai pas d’opportunité internationale, j’aimerais bien affronter Tony Yoka pour le titre national. Ce serait l’objectif. Il est champion olympique et français. J’espère donc qu’il s’intéressera à la ceinture de champion de France et que d’ici là, je l’aurai conservée pour pouvoir la défendre contre lui.
 
- Vous surprenez-vous en réalisant de telles performances ?
 
- Sans prétention, je pensais être capable de faire ce que je fais aujourd’hui. Simplement, il y a six ou sept ans, ce n’était pas la même époque. Je n’étais pas prêt comme maintenant. J’étais sous-entraîné. Sans manquer de respect à mon entraîneur, je pense que je suis devenu professionnel quand j’ai rencontré Bernard Faure qui est mon préparateur physique. Il m’a vraiment fait découvrir l’entraînement professionnel. La rigueur et l’envie de travailler, je les ai toujours eues. Mais je boxais un peu dans le vide. Je fais en outre partie de la communauté des gens du voyage et je me déplaçais beaucoup. Je boxais parce que j’aimais ça mais je n’en faisais pas l’objectif de ma vie. Désormais, je vis pour ça. Être champion de mon pays était mon rêve. Je ne veux pas m’arrêter là et je veux saisir les opportunités. Tant que ça marche, je continue.
 
- Pour cela que vous faut-il améliorer ?
 
- Il faut que j’arrive à démolir un peu plus, si je puis dire, car en poids lourds, il faut faire mal. Pour le reste, j’essaye d’être assez technique, plus posé et de m’adapter à chaque fois à l’adversaire.
 
 
- Êtes-vous toujours démolisseur en bâtiment ?
 
- Oui mais l’entreprise qui m’emploie appartient à mon entraîneur, Gilles Martin, ce qui me permet de travailler quand je veux. J’ai cette chance. Et puis, parfois, je ne fais pas de démolition et je me contente d’amener le matériel sur les chantiers ».
 
Propos recueillis par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert

 

 

 

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