Comme depuis le début de la compétition, la Française (-66 kg) a été épatante en finale pour devenir championne d’Europe junior, le 3 mai, à Erevan. Un avènement amplement mérité.
Contre la brouillonne et limitée Roumaine Diana Tania Tanasescu, la donne était claire. « Il ne fallait pas que Maëlys reste en face car la Roumaine se jetait tout droit en frappant n’importe comment et en accrochant, décrypte Elias Friha, entraîneur national en charge du collectif féminin jeunes. Elle devait, au contraire, sortir à chaque fois sur les côtés en pivot pour mettre Diana Tania Tanasescu dans le vent. Comme cette dernière était prévisible et qu’on la voyait déclencher, Maëlys avait le temps de contre-attaquer en misant sur sa réactivité. C’est comme ça qu’elle a pris le dessus. Même si elle a un peu péché sur la fin physiquement, elle a réalisé une prestation de haut niveau. Elle nous a fait plaisir et nous a régalés. »
« Elle fait des choses qu’elle ne faisait pas avant »
La Francilienne a indiscutablement franchi un palier depuis ses deux médailles de bronze européenne et mondiale. « Outre le fait qu’elle soit plus expérimentée et qu’elle sache vraiment ce qu’elle veut, elle a développé son bagage pugilistique, si bien qu’elle fait des choses qu’elle ne faisait pas avant, par exemple, sortir latéralement à l’issue d’un échange ou anticiper les actions de ses adversaires, analyse Elias Friha. Dans la mesure où elle est grande, elle utilisait, jusque-là, uniquement son allonge sans réellement maîtriser ses coups. Désormais, elle y parvient, ce qui explique qu’elle batte des filles qu’elle n’aurait peut-être pas dominées par le passé. Il lui faut encore améliorer son cardio et, sur le plan technique, sa faculté à conserver sa distance du début à la fin du match et à ne plus reculer en ligne pour ne pas se retrouver dans les cordes ni se mettre en difficulté. Mais ce qu’elle produit est, dans l’ensemble, très intéressant, d’autant qu’au fil de cet Euro, elle a vraiment géré de mieux en mieux ses émotions. Elle n’a pas flanché psychologiquement et ne s’est pas emballée. Elle a fait le job. »
