Il n'a pas tremblé une seule seconde. Vendredi soir, chez lui, à Villeneuve-sur-Lot, devant sa famille et son public, Samir Ziani a brillamment conservé son titre en battant Sébastien Cornu par jet de l'éponge à la huitième reprise.
Ziani a marché sur Cornu
Le protégé de l'entraîneur blagnacais Mohamed Bennama a appliqué le plan de campagne quasiment à la lettre : effectuer un gros travail de sape pendant cinq rounds et allonger sa boxe pour boucler l'affaire avant la limite.
Il l'a asphyxié
Samir Ziani a livré une prestation plus que convaincante. Fidèle à lui-même, tête baissée, regard noir bitume, il s'est métamorphosé en rouleau compresseur pendant les cinq premières reprises. Avec cet infernal enchaînement gauche-droite-gauche, il n'a, cessé d'avancer sur son adversaire, le saoulant de coups au milieu du cinquième round. Asphyxié, Sébastien Cornu a alors cherché des bouffées d'oxygène en s'accrochant désespérément. À moins de boxer en reculant, il n'avait plus aucune solution… L'agonie du Rennais a donc pris fin à la huitième reprise mais le jet de l'éponge aurait pu avoir eu lieu plus tôt. Et avec un Ziani puncheur, il y aurait eu KO !
La der du « scorpion »
Il faut saluer le courage du «Scorpion» Cornu qui a disputé là le dernier combat de sa carrière. « Écœuré, l'an passé, par une défaite face à Samir Kasmi en Union européenne », raconte le challenger concassé, « je ne me suis pas entraîné durant quatre mois. Ce soir, j'étais à peine à 50 % de mon potentiel ». À 100 %, il aurait sans doute résisté un peu plus longtemps, c'est tout.
« Je l'ai sonné deux fois »
Fort d'une préparation exemplaire, le Villeneuvois aurait tout de même été un cran au-dessus. « Il s'attendait à ce que je lui rentre dedans immédiatement » raconte Ziani, « mais la tactique était de frapper vite deux ou trois coups afin de gagner en efficacité. Je l'ai sonné deux fois ».
Gifi pour trois ans
« Il a retrouvé son rythme », note un Mohamed Bennama satisfait tout en précisant : « Il y a encore du travail ». Techniquement, Samir Ziani pourrait, par exemple, selon nous, visser un peu plus ses poings lorsqu'il frappe. Il a incontestablement encore une marge de progression. Il a aussi un partenaire, Gifi, qui, vendredi soir, s'est engagé publiquement à le suivre pour trois ans. Samir Ziani peut donc voir plus loin. Et plus haut.
Par : B.C.
Source : La Dépêche du Midi