Le rêve américain de Victoire Piteau

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Ce samedi, à Detroit, la Saint-Mauroise (14 v, 2 d) recevra la réplique de l’Américaine Samantha Worthington (11 v) dans l’espoir, fondé, de décrocher la ceinture WBA par intérim des super-légers.

Un peu d’histoire pour commencer et rappeler que Détroit est une ville de sinistre mémoire pour la boxe tricolore. On parle là d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Quand, le 13 septembre 1959, dans cette même cité, Laurent Dauthuille fut mis KO à treize secondes de la fin de son match par Jake LaMotta alors qu’il était en avance sur les bulletins des juges et que le titre mondial des moyens lui tendait les bras. Nul doute que Victoire Piteau ne commettra pas pareille erreur si, d’aventure, elle se retrouvait en pareille posture.

Quand bien même, toute chose égale par ailleurs, Samantha Worthington présente un profil pas si éloigné de celui du grand Jake. « C’est quelqu’un de très physique, qui rentre dedans, qui marche tout le temps sur l’adversaire en cherchant à détruire, décrypte Sébastien Piteau, le père de la championne d’Europe. Elle est en permanence active et délivre des coups assez lourds même si, offensivement, elle a souvent tendance à faire un peu la même chose. Il n’y a pas une variété phénoménale dans sa boxe ni de préparations d’attaques d’autant qu’elle n’est pas mobile du buste. Et, défensivement, elle est assez perméable. »

Bref, il y a un coup à jouer. « Initialement, il était prévu que Victoire dispute un titre intercontinental, en France, d’ici la fin de l’année pour monter dans les classements. Puis, qu’en 2026, elle sorte à l’étranger et continue de s’améliorer, explique son paternel. Mais, quand nous avons reçu cette proposition de la part du promoteur Dmitry Salita, nous avons accepté car nous sommes convaincus que nous avons nos chances et qu’il y a moyen de faire quelque chose. »

Comme pour son championnat d’Europe, la Française, que son père juge « sereine et épanouie », est allée à Lavaur, dans le Tarn, se préparer chez Nicolas Fernandez, ancien élève de Sébastien Piteau. « Nous n’avons pas voulu changer une formule qui gagne, sourit ce dernier. Victoire a cherché à gommer certains petits défauts. Elle a corrigé des choses sur le plan défensif mais aussi la tendance qu’elle avait à se déséquilibrer vers l’avant lorsqu’elle déclenchait son bras avant. Ses progrès sont notables. Elle a aussi fait beaucoup de renforcement musculaire et effectué un travail de prise de masse pour non seulement gagner en puissance et faire plus mal mais aussi pour ne pas rendre trop de kilos à des boxeuses qui, elles, font des cuttings importants. » Par ailleurs, elle a enchaîné les séances de sparring avec des partenaires de haut niveau comme Anissa Benyoub, Lydia Cherifi et la Canadienne Marie Pier Houle dont le style s’apparente -  en mieux- à celui de Samantha Worthington et que le clan Tricolore a pu faire venir dans l’Hexagone grâce au concours de précieux sponsors.

Fortes de ses acquis, la pugiliste de l’Indre sait ce qui l’attend tactiquement: « L’objectif sera de tout de suite faire naître le doute chez l’Américaine pour faire la différence, d’autant que nous serons à l’extérieur, avertit Sébastien Piteau. Le but sera d’imposer d’emblée l’épreuve de force car elle est incapable de reculer. De toute façon, on sait que ça va partir fort. Les trois premières reprises seront très importantes, sachant que Samantha Worthington a remporté avant la limite sept de ses onze succès. » Gageons qu’elle subisse, ce week-end, sa première défaite.

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