Le reve americain d'Attou

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Le 29 juin, à Houston, le Français (29 v, 2 n, 6 d) ira défier l’Américain Erickson Lubin (20 v, 1 n) dans le cadre d’une demi-finale mondiale WBC des super-welters. Une occasion unique de se rapprocher du Graal. 
 
Première question que les suiveurs de la boxe professionnelle se posent invariablement en pareille circonstance : comment cette opportunité est-elle arrivée ? Tout d’abord, il faut savoir que Zakaria Attou est classé quatrième en IBF et dans les dix premiers en WBC. Ensuite, le promoteur américain Al Haymon l’avait déjà contacté, en décembre, pour éventuellement rencontrer Jarrett Hurd, champion du monde WBA et IBF des super-welters, au cas où le challenger prévu, l’Anglais Jason Welborn, se verrait refuser l’octroi d’un visa pour rentrer aux USA. Finalement, le Britannique s’était vu délivrer le précieux sésame mais les ponts n’ont jamais été coupés avec Al Haymon qui avait apprécié la réponse positive et la réactivité du clan tricolore, lequel s’était dit prêt à relever le défi au pied levé. Al Haymon a même versé une indemnité à l’Yvelinois pour le dédommager de s’être entraîné pour rien. Classe. Surtout, le Francilien est resté dans les petits papiers du businessman US qui, en mars, lui a proposé de disputer une demi-finale mondiale WBC. Zakaria Attou a accepté sans hésiter et l’affaire a été conclue dès que les termes du contrat ont été actés de part et d’autre.
Pourtant, le Francilien était challenger officiel du champion d’Europe des super-welters, l’Espagnol Sergio Garcia, un titre qu’il avait perdu sur tapis vert après avoir été incapable de le défendre dans les temps pour cause de blessure. Quand bien même était-il initialement désireux de remettre les pendules à l’heure suite à cette décision qu’il estime injuste, il a finalement privilégié ce défi planétaire « plus intéressant aussi bien en termes financiers que de challenge sportif ». Il était aussi question d’affronter Cédric Vitu. Un choc franco-français qui avait même les faveurs de l’Yvelinois plutôt qu’une nouvelle chance continentale. Mais, là encore, la possibilité de se produire outre-Atlantique a triomphé.
 
 
« Il était temps que j’aie ma chance à ce niveau »
 
Reste que la partie ne sera pas de tout repos devant le sieur Lubin, lequel s’est uniquement incliné avant la limite, en octobre 2017, face au champion du monde WBC d’alors, Jermell Charlo. « C’est un très bon boxeur, gaucher et un gros frappeur, précise Zakaria Attou. Il est très dangereux avec ses cross du bras arrière. Il est à la fois capable d’avancer mais aussi de laisser venir l’adversaire et de remiser. Dans la mesure où c’est un excellent technicien, parfois, il va à la guerre et parfois, il contre-attaque. Je devrai donc être extrêmement vigilant. Avec lui, il ne faut pas se faire toucher car dans ce cas-là, il ne lâche pas sa proie. Il a vingt-trois ans et c’est l’avenir de la boxe. » Un profil qui n’effraie cependant pas le Français : « J’ai les armes pour le battre. A moi de bien lever les mains, de travailler le premier et de systématiquement désaxer. Le but est d’être tout le temps mobile et de le rendre fou à force de le frapper et de me déplacer immédiatement. » Pour cela, le sociétaire du BAM l’Héritage a mis les gants avec des fausses gardes, en particulier avec Warren Esabe et Bastien Ballesta. La préparation entamée dans l’Hexagone se poursuivra aux États-Unis.
« Il était temps que j’aie ma chance à ce niveau, assure-t-il. Il n’y avait plus de temps à perdre. Je suis passé par toutes étapes puisque après avoir remporté la Coupe de la Ligue, j’ai été champion de France, de l’Union européenne et d’Europe. Ce match n’est qu’une étape pour accéder au titre de champion du monde. Cela va être dur et je n’aurai pas le droit de me louper. Il est sûr que si cela ne passe pas, psychologiquement, ce sera difficile à digérer. » Un échec serait-il, à coup sûr, à trente-sept ans, synonyme de départ à la retraite pugilistique ?« Non, répond Zakaria Attou. Tout dépendra de la défaite. Si je m’aperçois que j’ai pris une raclée, on verra car le but est de ne pas faire le combat de trop. En fait, si je me rends compte que j’ai le niveau, je continuerai, si je vois que ce n’est pas le cas, j’arrêterai. Moi, je fais de la boxe pour gagner des titres. » Nul n’en doutait.
 
Alexandre Terrini
 

 

 

 

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