Le plus beau des retours

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L’humilité qui la caractérise avait presque fait passer sous le radar son grand retour. Gihade Lagmiry dispute pourtant samedi une finale nationale.
 
 
Pour tout dire, j'ai passé presque une heure et demie au téléphone avec Tonio et Gihade. On a parlé de tout au point de se sentir… presque proches. Le sport, la vie, les choix, les sacrifices, la persévérance, les souvenirs, les envies profondes, la famille… Riche, précieux, passionnant ! Il faut dire qu'il y a de quoi être fasciné par le parcours de vie de Gihade Lagmiry, soutenue depuis ses débuts de boxeuse ou presque par Tonio Geraldo, son coach et compagnon. Gihade la guerrière à la tête bien faite, Gihade la courageuse qui ne recule pas devant les efforts, Gihade la passionnée qui se donne corps et âme, ou encore Gihade la spirituelle qui cherche à donner du sens à sa vie.
 
Une rupture douloureuse
 
On avait quitté la multiple championne de France il y a quatre ans, pour l'ouverture d'un nouveau chapitre dans sa vie. Celui où elle est devenue mère, et a fait ses armes de médecin après de longues et brillantes études. Un chemin heureux, mais elle avait aussi mis la boxe de côté suite à une profonde déception : « Je faisais tous les championnats dans une catégorie, et mon amie Erika (Guerrier, NDLR) boxait dans une autre. On se soutenait, on s'épaulait. J'ai passé une semaine chez elle pour que l'on s'entraîne bien ensemble. Tonio a cru remarquer qu'elle se rapprochait de ma catégorie de poids, mais c'était impossible, pensais-je. Trois semaines après, j'ai appris qu'elle boxerait face à moi. Le combat n'a ressemblé à rien, on n'arrivait pas à boxer. Dire que je me refusais à passer dans sa catégorie, bien qu'elle offre une place pour les Jeux, parce que pour moi, c'était la catégorie d'Erika… »
 
 
La coupure s'imposait, et le retour fin 2016 n'était pas planifié : « C'était dur d'arrêter, mais je m'étais fait une raison, la vie était comme ça. En fin de compte, je pense qu'avoir arrêté sur une profonde déception était trop compliqué et que c'est pour cela que j'ai décidé de reprendre. De là à me retrouver en finale du championnat de France, je ne l'imaginais pas ».
 
 
Tonio et Gihade
 
Quelques entraînements donnés, pour que son diplôme d'entraîneur serve, quelques footings… Gihade n'était pas du tout en mode compétition jusqu'à ce jour dont elle se rappelle très bien : « Tonio, qui transpire la boxe, regardait des combats à la télévision. Il voit cette championne américaine, Claressa Shields, et il commence à me dire que je lui ressemble, et à me demander si je ne voulais pas reprendre. On a commencé à regarder les dates des championnats, ça passait tout juste à côté du concours de praticien hospitalier. Les combats tombaient ensuite plutôt sur les mois où je travaillais au Samu, ou c'est un peu moins dur qu'aux urgences, à Trousseau, puisque j'alterne entre les deux ».
 
Sur France Ô demain soir
 
Sans stress, elle franchit alors les marches jusqu'à la finale : « Depuis septembre, je n'ai rien lâché au niveau des entraînements, je m'interdis de ne pas y aller. C'était bizarre de remonter sur le ring, mais ma base technique est vite revenue. Le plus dur concerne le côté athlétique, la rapidité, le cardio… La "caisse" est presque de retour, là, je le sens ». Sur France Ô, samedi dès 20 h 50, on pourra voir Gihade face à son défi national, qui couronnerait le retour formidable d'une championne d'exception.
 
 
 
Par Sylvain Taillandier
 
Source : La Nouvelle République
 
Crédit : Denis Boulanger - Presse Sports

 

 

 

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