A 31 ans, le sociétaire du Ring de Massy (24 v, 2 d) s’apprête à affronter, ce samedi, à domicile, le champion d’Europe des moyens, l’Italien Matteo Signani (31 v, 3 n, 5 d). Le plus grand défi de sa déjà belle carrière. Un challenge aux allures de stop ou encore.
Depuis son championnat WBA Gold des super-welters, catégorie qui n’est pas vraiment la sienne, perdu face à Michel Soro, en juillet 2019, Ladoune n’est remonté sur un ring qu’en juin dernier pour vaincre, par KO (6e), le modeste Ukrainien Maksym Onyshchenko. Entre les deux, l’épidémie de Covid-19, bien sûr, mais aussi une nouvelle blessure à l’épaule droite qu’il a fallu prendre le temps de soigner. Le voilà challenger européen, non pas désigné d’office mais volontaire. C’est, en effet, lui qui a expressément demandé à son Président de club, Mouloud Bouziane, et à son promoteur, Gérard Teysseron, d’intercéder en sa faveur pour avoir une chance continentale. Il ne s’agit pas d’une bravade à la cantonade mais d’un projet savamment mûri. Le Français sait à quoi s’en tenir, lui qui a vu l’Azzuro conserver son titre avec panache, en dominant prestement et avant la limite (KO 2e) Maxime Beaussire, à Caen, en octobre 2020.
Une performance qui n’a pas de quoi l’effrayer. « Matteo Signani est un bon boxeur qui a de l’expérience et qui délivre des coups lourds. S’il est trois fois champion d’Europe, ce n’est pas par hasard. Mais il est très classique et pas vraiment compliqué à boxer. Si je réponds présent et que je suis à 100 %, cela ne devrait pas faire long feu, sourit l’intéressé. L’idée, c’est de miser sur ma puissance et ma technique pour imposer l’épreuve de force. Normalement, je suis supérieur à lui et je ne crains rien de sa part. »
« Tous les feux sont au vert »
Anderson Prestot sait néanmoins qu’il joue gros. Pour cela, il a mis tous les atouts de son côté en effectuant une préparation de spartiate. De son propre aveu, il s’est entraîné « très, très dur ». Les noms de ses prestigieux sparring-partners en attestent : Diego Natchoo, Bilel Jkitou, Franck Zimmer ou encore, Sampras Toutin. Le tout sous la houlette de son nouveau coach, Joseph Germain, auprès de qui il assure avoir retrouvé la motivation et avoir appris « à ne pas prendre de coups, à être plus réactif et à construire davantage au lieu de chercher systématiquement à faire mal ». Résultat, le boxeur gitan a de bonnes sensations, a retrouvé tous ses repères et se « sent bien ». Il a, en outre, fait facilement le poids. Bref, « tous les feux sont au vert ».
Il faudra au moins cela car en cas de défaite, l’Essonnien d’adoption a déjà annoncé qu’il raccrocherait. Non pas par désamour programmé du noble art mais parce qu’il sait pertinemment qu’en tant que trentenaire, il ne retrouvera plus une telle opportunité de sitôt et qu’il ne se voit pas courir le cacheton en disputant çà et là des combats sans enjeu sportif notoire. En revanche, il se verrait bien se parer de la ceinture EBU, la défendre victorieusement et disputer un championnat du monde.
