Les championnats du monde seniors masculins, qui se déroulent à Tachkent, du 30 avril au 14 mai, feront office, pour les Tricolores, de précieuse répétition générale avant les Jeux européens de juin prochain.
« Même si ce n’est pas l’échéance majeure, cette année, ces Mondiaux restent une étape très importante dans la mesure où ils nous permettront de nous préparer en vue des Jeux européens qualificatifs pour les JO 2024 en nous confrontant au gratin mondial. Ce sera une occasion de savoir où nous en sommes. Et, pour ceux qui ne seront pas alignés aux Jeux européens ou qui ne combattent pas dans une catégorie olympique, ce sera une opportunité de montrer ce qu’ils valent, d’étoffer leur palmarès, voire d’inverser la hiérarchie dans certains cas », sourit Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine, désireux de maintenir la troupe mobilisée tout au long du chemin qui mène à Paris. Sachant que ceux qui se hisseront sur le podium pourront gagner des places au ranking et, qui sait, être tête de série aux Jeux.
« A chacun de gérer ses émotions en privilégiant la construction »
Dans le carré magique, Malik Bouziane sera attentif au résultat comme à la manière : « Je veux que les garçons fassent des choses simples et reviennent aux fondamentaux, qu’ils soignent les préparations d’attaques, qu’ils soient irréprochables en ce qui concerne les moyens de défense et enfin, qu’il y ait de la continuité dans leurs actions sur des séries courtes. A eux de se donner les moyens pour ne pas, ensuite, nourrir de regrets. »
A noter que les Russes et les Bélarusses seront présents. Si bien qu’Américains, Anglais, Irlandais et Polonais, pour ne citer qu’eux, ont décidé de boycotter l’événement. Lequel s’annonce néanmoins relevé, d’autant que l’instauration de money prize très conséquents s’avère forcément très stimulante. Surtout, elle modifie la donne entre seize cordes avec une proportion accrue de beaucoup d’athlètes à privilégier l’engagement physique et le bras de fer permanent au détriment du style et la pureté technique. « Cette tendance est de plus en plus marquée, assure Malik Bouziane. A chacun de ne pas tomber dans ce petit jeu et de gérer ses émotions en privilégiant la construction et en respectant le schéma tactique prévu. »
« Un groupe assez homogène qui allie jeunesse et expérience »
Dans tous les cas, le staff espère bien voir ses protégés remporter deux médailles et compter, en outre, deux quart de finalistes. Malik Bouziane est convaincu qu’ils en ont les moyens : « Les mecs sont faciles à gérer dès lors que l’on a pris soin de définir en amont avec eux leurs objectifs. En outre, c’est un groupe assez homogène qui allie jeunesse et expérience. Il progresse bien même si tout le monde n’est pas au même stade d’avancement. Par exemple, Riad Labidi (-57 kg), Mathieu Bauderlique (-80 kg) et, à un degré moindre, Makan Traoré (-71 kg) reviennent de blessure, ce qui les a éloignés pendant un certain temps des rings. » Eu égard à leurs récentes performances et à leur statut, Billal Bennama (-51 kg), Sofiane Oumiha (-60 kg), Lounès Hamraoui (-63,5 kg), voire Djamili Moindze Aboudou (+92 kg) sont forcément attendus. Mais leurs condisciples ont tous une carte à jouer et sont susceptibles de créer la bonne surprise.
En somme, les feux sont au vert et c’est bien là l’essentiel : « Il y a de quoi faire car la concurrence est saine, se réjouit l’entraîneur national. Nous ne sommes ni en retard ni en avance. Nous sommes dans les temps dans l’optique des Jeux européens. »