Le Président de la FFB, André Martin, et le Directeur technique national (DTN), Patrick Wincke, ont rencontré, le 12 février, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. L’occasion de se livrer à un tour d’horizon pour préparer l’avenir dans la concertation.
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Cette réunion a été l’occasion de présenter la politique sportive et les objectifs que la Fédération s’est fixé pour cette olympiade avec une augmentation du nombre de ses licenciés, la barre des 100 000 étant envisagée à l’horizon 2024, à l’heure d’accueillir les JO de Paris. De son côté, la Ministre a tenu à rappeler les objectifs fixés par le Président de la République, qu’elle compte mettre en œuvre, en ne privilégiant plus forcément la hausse des effectifs fédéraux mais davantage une extension de la pratique, quitte à ce qu’elle soit moins informelle et n’ait pas comme préalable une adhésion en bonne et due au forme au sein d’un club et donc d’une fédération.
Attirer un public éloigné de la pratique sportive
C’est là un véritable changement dans le fonctionnement des fédérations, ce que la FFB a déjà anticipé, en particulier par la poursuite de sa politique de développement de la pratique, en s’adaptant à la demande des publics différents, notamment la boxe en entreprise, en milieu carcéral mais aussi dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, sans compter le sport santé (avec le dispositif Precri’boxe). Une manière d’attirer, gants aux poings, un public féminin mais pas que, bien souvent éloigné de la pratique sportive. « Partout où il y a des gens qui veulent faire de la boxe, il convient d’apporter une réponse adaptée à leurs besoins dans des conditions, notamment assurantielles, qui garantissent leur sécurité et donc leur intégrité physique », résume le Directeur technique national, Patrick Wincke. A cet égard, la Fédération entend, bien sûr, tirer tout le parti de l’attrait actuel du noble art, discipline plus que jamais en vogue. Et ce, en mettant l’accent sur l’initiation, la santé physique et la dimension loisir. Et, pour ceux qui souhaitent s’étalonner, il est question de programmer des rencontres de boxe loisir. Une terminologie pas si antagoniste qu’il n’y paraît, l’idée étant de créer une émulation sans pour autant verser dans une visée de performance pure et dure.
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Dans cette optique, la mise en place des gants de couleur, à l’image des grades en vigueur pour les arts martiaux, a été saluée par Roxana Maracineanu. Elle est en effet synonyme de structuration grâce à l’instauration de référentiels communs. Plus largement, la politique fédérale en matière de développement, mais aussi de formation, a été appréciée par le ministère qui a confirmé le montant attribué dans le cadre des conventions d’objectifs pour 2019 et 2020. « Le contact avec la ministre a été bon. Les feux sont au vert », se félicite le Président de la FFB, André Martin.
A l’AIBA de décider
Reste qu’à l’approche des Jeux de Tokyo, il ne pouvait pas ne pas être question des ambitions tricolores. En l’occurrence, celle de décrocher au moins trois médailles, sachant que ce chiffre sera fortement conditionné par la possibilité qui sera donnée ou pas aux boxeurs et aux boxeuses professionnels de participer au tournoi olympique. Autres aléas loin d’être neutres : devront-ils, pour cela, avoir disputé un nombre maximum de combats chez les rémunérés ? Et si oui, combien ? Quelles seraient les modalités de qualification ? Autant de questions qui ne sont pas encore tranchées par l’AIBA ni, surtout, validées par le CIO.
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Enfin, a été évoquée la possibilité de voir les présidents de fédération élus par les clubs, ce qui fait l’objet d’une proposition de loi des députés Aude Amadou et Pierre-Alain Raphan visant à améliorer le partage d'informations et de moyens au sein des organes déconcentrés des fédérations sportives. A cet égard, la FFB, à l’image d’autres fédérations olympiques, a exprimé des réserves. En effet, si, sur le papier, un tel processus s’avère séduisant puisque par nature démocratique, il n’est pas certain qu’il soit d’une grande efficience. En effet, le degré d’implication des clubs dans la vie fédérale mais également leur niveau de connaissance des enjeux et des candidats ainsi que leur maîtrise des rouages organisationnels du sport français sont très variables. Avec, à la clef, le risque de voir ce mode de scrutin trop faire la part belle aux intérêts circonscrits de chacun aux dépens de l’intérêt général et supérieur de la boxe.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine